Arts et Sciences, Hommes et Dieux
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( Mise à jour de juillet 2017 )
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  Petit Manuel d’Humanité

CAHIER 33 - Le Graal chez Richard Wagner.

MANUSCRIT
ORIGINAL


 
N° 00035434
Tous droits
réservés

 

Table des Matières interactive.

Introduction.
Présentation de l'Opéra.
Acte 1 - Incarnation

Acte 2 - Tentation.
Acte  3 - Rédemption.

Écoutez l'essentiel de l'opéra.

Intéressante variation sur l'ouverture.
Moteur de recherche & Barre de navigation.

Les flèches vous ramènent ici, et le soleil au haut de la page,
 

  Le Graal chez Richard Wagner.

Paysage de Bavière

Introduction

 

 

Sous l'influence de son inspiration mystique, Richard Wagner a construit une œuvre tout à fait originale. Dans son "Parsifal" il n'y a pas de Quête. Toute l'action se déroule dans le domaine royal du Graal. Le "Château Temple" ressemble à celui de Von Eschenbach. Un "Roi Prêtre" y expose rituellement le Graal devant des moines soldats, les "Chevaliers de l'Ordre du Graal". Ce Graal repris du récit christianisant de Robert de Boron est ici étrangement dual. Il comprend le Vase Sacré, (contenant le sang du Christ) associé à la Lance Sacrée (celle de Longin qui perça Son flanc sur la Croix). On peut y voir une interdépendance sacramentelle entre deux symboles fondamentaux, l'un, céleste, dispensateur de la grâce, de la force et de la jeunesse, et l'autre, terrestre, de la  maîtrise du bien et du mal, de la vie et de la mort. Mais le Roi du Graal a failli, la Lance a été perdue et la magie du Graal n'opère plus. Parsifal est l'envoyé qui doit restaurer le pouvoir de salvation du Graal Total. Il accomplira, aux termes du livret, la "Rédemption du Rédempteur.

 


 

Dans cette page, vous trouverez beaucoup d'images provenant des multiples théâtres où ces opéras ont été produits. Divers metteurs en scène, décorateurs, acteurs, chanteurs  et musiciens y ont appliqué tous leurs talents. Les séries d'illustrations qui suivent ont mélangé ces différentes sources pour tenter de donner un petit et modeste aperçu de ce travail immense. Les nombreux icônes étiquetés "OPERA" comme ci-contre sont des liens vers des vidéos scéniques ou musicales en relation avec  le chapitre. Pour revenir à la page en cours, utilisez la flèche arrière de votre navigateur. 

      

Présentation de l'Opéra Parsifal de Richard Wagner

 

 

Revoyons ici le thème du Graal sous un éclairage particulier, celui de sa présence dans les opéras de Richard Wagner. C’est probablement à travers ce moyen que le thème du Graal touche le plus large public puisque ces opéras sont fréquemment joués dans le monde entier. Wagner a fait une synthèse de deux thèmes. Le premier, c’est la légende bretonne christianisée, le second c’est le récit de la Quête écrit par Wolfram von Eschenbach, un écrivain bavarois qui mettait en doute l'originalité de l'inspiration de Chrétien de  Troyes. Wolfram déclarait s'inspirer d'une œuvre de "Kyôt le Provençal", un Occitan inconnu, et il assurait que l'origine de la légende était orientale. L'étude de son Parzival  montre que l'écrivain allemand puisait au moins à deux autres sources, l'une classiquement celtique comme l’avait fait Chrétien de Troyes, et l'autre probablement iranienne. Ce texte contient d’ailleurs des connotations dualistes qui n'existent dans aucune version celtique. Elles pourraient avoir été introduites par Wolfram sous l'influence de la proximité des Bogomiles européens, évoquant leur dualisme par la primauté donnée à la lance dans le cortège du Graal, ou provenir de la source provençale énoncée, probablement proche des Cathares d'Occitanie puisqu’on est alors au 13e siècle.

Dans le récit de Wolfram, le père de Parzival a combattu en Orient et y est mort. Parzival a un frère demi-blanc demi-noir, Vairefils. Parzival a aussi un fils nommé Lohengrin. Le Château du Graal s'appelle Monsalvage. Wolfram décrit un extraordinaire cortège du Graal. "Un écuyer entra, dit-il, portant une lance dont jaillissait du sang coulant le long du bois jusqu'à la main et se perdant dans la manche. Des sanglots et des pleurs emplirent la salle dont l'écuyer fit le tour avant de sortir. Un porte d'acier s'ouvrit et deux blanches vierges entrèrent, portant chacune un chandelier d'or avec un cierge allumé, puis deux duchesses avec des chevalets d'ivoire. Suivaient huit autres dames dont quatre portaient de grands flambeaux. Les quatre autres soutenaient une pierre précieuse illuminée par les rayons du soleil, et qui tirait son nom de son éclat. Deux princesses richement parées les suivaient, portant deux couteaux d'argent d'un blanc brillant. Puis apparut la Reine au visage couleur d'aurore. Sur un coussin d'émeraude verte, elle portait la racine et le couronnement de ce que l'on souhaite en Paradis, le Graal qui surpasse et transcende toute existence terrestre". Ici, la Quête est essentiellement une démarche alchimique. Le Graal de Wolfram contient une puissance secrète venue d'ailleurs. Il a été apporté sur terre par des anges qui l'ont laissée à la garde d'hommes aussi purs qu'eux mêmes. La Quête est donc un cheminement purificateur qui transmute la nature pécheresse des humains pour leur permettre d'approcher ce mystère.

Affiche de Parsifal

Affiche de Lohengrin,
le Chevalier au Cygne

Affiche de Parsifal

Cliquez pour écouter le Thème nuptial de Lohengrin

La légende orientale du Graal parvint dans les cours princières d’Europe au début du 13ème siècle sous la forme du Parsifal, « le Parsi fol, ou Parsi fou », de von Eschenbach qui se serait inspiré du Parsiwalnameh, une légende d’origine persane. Les Parsis ont donné leur nom à la Perse. Le mot Parsi comme le mot Cathare signifie « Pur ». Dans le récit du Graal, Perceval ou Perlesvaux, Parzival ou Parsifal, est surnommé « le Fou Parfait » en raison de la pureté de ses intentions dans la recherche de l’Absolu symbolisé par le Graal. La légende proviendrait d’un poète provençal, Kyot, qui l’aurait découverte à Tolède dans un manuscrit arabe perdu dont l’auteur était nommé Flégétanis. Le professeur autrichien von Sutschek envisage aussi une origine indo-iranienne du mythe qu’il situerait dans le récit persan Parsiwalnameh précité dont le thème central est « Le chant de la Perle », lequel avec quelques autres légendes aurait servi de base à la légende de Parsifal. Selon certains auteurs, les ressemblances entre ces récits et les versions occidentales de Parsifal seraient étonnantes. Les noms des personnages dans Parsiwalnameh et dans Parsifal se ressembleraient beaucoup, tels Gajmurat, Gaschmuret, Trefrezand, Trevizent, Na Fartus, Amfortas, Clinschor, Klinsor,  Arta Churus, Artus, etc.. Certaines traditions situeraient aussi le château du Graal en Iran, à la forteresse d’Alamut, siège de la Fraternité ismaélienne, qui succomba douze ans après Montségur.


Cliquez pour écouter le récit du Graal interprété en français par René Verdière

Richard Wagner a utilisé le thème du Graal dans deux opéras. Lohengrin, (le Chevalier au Cygne), fut créé à Weimar en 1850. Le musicien y exploitait pleinement son originalité artistique, un orchestre enrichi en cuivres et un fond musical continu d’où émergent les thèmes appelant les évènements chorégraphiques ou lyriques sur la scène. Wagner s’inspira ici des écrits médiévaux de von Eschenbach et de la Geste des Lorrains, mais l'action de Lohengrin se déroule dans le Brabant. Au troisième acte, après avoir tué le comte Friedrich, (protecteur du Brabant), Lohengrin doit révéler son identité au roi de Germanie, Henri l'Oiseleur. Je viens, dit-il, d'une contrée lointaine où se trouve le château de Montsalvat. Il entoure un temple lumineux contenant le calice sacré du Graal que des anges ont apporté sur Terre pour ennoblir la Chevalerie. Ce Graal sacré est caché aux regards des profanes. L'élu admis à son service en reçoit une force surnaturelle, mais, s'il est reconnu, il doit partir. C'est le Graal qui m'a envoyé vers vous. Je suis le chevalier Lohengrin, fils de Parsifal, le roi du Graal. Et Lohengrin s'en va donc tandis que l'opéra s'achève.

 

Écoutez le Prélude de l'Acte 1 de Parsifal

Dédié à Frantz Liszt, "Lohengrin" connut un grand succès. L'opéra toucha le roi Louis II de Bavière, au point qu'il accorda ensuite son mécénat à Wagner, finançant la construction du Palais des Festivals de Bayreuth puis la production de nombreux opéras dont la tétralogie de l'Anneau des Nibelungen, (Siegfried et les nains gardiens des trésors dans la tradition germanique). En 1882, trente deux ans après Lohengrin, Wagner produisit Parsifal, son œuvre ultime, l'opéra mystique du Graal.  En son âge avancé, il était devenu mystique et végétarien. Il admirait beaucoup Schopenhauer, un idéaliste platonicien pour qui la vision du Monde est la représentation mentale d’une réalité ultime. Sous cette influence, Wagner composa son dernier opéra et en écrivit lui-même le livret, car il préférait la littérature à la musique et admirait plus Shakespeare que Beethoven. Inspirée tout à la fois par les écrits occidentaux initiés par Chrétien de Troyes et les sources orientales venant de W. von Eschenbach, l’œuvre syncrétique est profondément marquée par l'évolution spirituelle de l'auteur.

 

 

Le célèbre Château de Louis II de Bavière
 

Premier Acte - Incarnation

 


 

Scène 1

 

 

 

Au lever du rideau. Gurnemanz et ses écuyers sont endormis dans la forêt près du château du Graal. Soudain, on entend les trompettes sonner le réveil dans le château. Les hommes se mettent en prière et deux chevaliers arrivent, saluant Gurnemanz. La santé du roi Amfortas, disent-t-ils, ne s'améliore aucunement. Survient Kundry, une sorcière fort agitée. Elle donne à Gurnemanz un flacon contenant un baume pour soigner le roi, puis tombe épuisée sur le sol. Kundry refuse les remerciements d'Amfortas que l'on amène au lac sur une civière et qu'elle guette maintenant avec hostilité. Les écuyers se moquent d'elle agressivement, mais Gurnemanz la remercie pour l’aide qu’elle voudrait apporter.

Amfortas souffre sur sa litière et Kundry lui apporte un baume

Gurnemanz rappelle alors ses souvenirs, racontant qu'Amfortas, roi des Chevaliers du Graal et fils de Titurel, leur fondateur, essaya de tuer le magicien Klingsor. Il voulait le frapper de la Sainte Lance que gardaient les Chevaliers de l’Ordre du Graal en même temps que le Saint Graal lui-même. La lance était celle qui infligea la blessure au Christ sur la croix. Mais Klingsor envoya une très belle femme (Kundry peut-être) vers Amfortas qui succomba à son charme. Tandis qu'il était dans ses bras, Klingsor lui arracha la lance et la lui plongea dans la poitrine. Ainsi Amfortas reçut-il une blessure qu'aucun remède ne peut guérir et ainsi fut perdue la Sainte Lance dont il avait la garde.

Kundry séduit Amfortas Klingsor s'empare la Lance Sacrée

Kurnemanz conte la faute d’Amfortaz et évoque l’oracle qui le sauverait

Gurnemanz conte aussi que Klingsor voulut un jour devenir Chevalier de l'ordre du Graal. Mais il ne pouvait respecter le vœu de chasteté exigé et l'Ordre le refusa. Il se castra lui-même et établit alors un jardin magique dans lequel il installa des femmes d’une grande beauté, toutes appliquées à la perte des Chevaliers. Amfortas fut de ceux qui succombèrent et sa chute causa la perte de la Lance du Graal. Un seul homme pourra la reconquérir, un innocent au cœur pur". Voici qu'un jeune étranger apparaît près du lac et abat un cygne, action sacrilège en ces lieux. On le traîne devant Gurnemanz. Il est évident qu’il n’a pas conscience de l'interdit, et les reproches de Gurnemanz lui font lâcher son arc avec honte et regret.

 

 

Grurnemanz reproche le meurtre du cygne

L'inconnu regrette l'acte et lâche son arc

Parsifal a tué un cygne et Kundry révèle qui il est

On s’aperçoit vite qu’il ne sait ni son propre nom, ni celui de son père. Il sait seulement que sa mère s'appelle Herzeleide. Kundry qui sait tout car elle voyage dans le temps et l'espace, révèle alors que le père était Gamuret, un Chevalier qui fut tué aux Croisades avant la naissance de son fils. Pour sauver l’enfant d’un pareil sort, sa mère Herzeleide l’emmena dans un endroit éloigné, lui évitant tout contact avec les hommes. Quand le jeune garçon suivit quelques chevaliers dans la forêt, Herzeleide mourut de chagrin. Gurnemanz imagine que ce jeune naïf pourrait être le sauveur d'Amfortas annoncé par la prophétie, "Pitié rend sage le chaste fol, sache attendre qui j'ai choisi !". Il propose à l'inconnu de l’accompagner au château du Graal à Monsalvat et l'orchestre accompagne leur marche.

Scène 2

Amfortas refuse d'exposer le Graal

La grande salle du Château de Monsalvat est préparée pour le service de l'exposition du Saint Graal. Les Chevaliers entrent en file indienne pour prendre place autour de l'autel où le Graal reste couvert d'un voile. On amène Amfortas à qui la voix de l’invisible Titurel ordonne de commencer la cérémonie. Conscient de sa déchéance, le roi refuse d'accomplir sa tâche sacrée car il est en proie à une grande souffrance physique et morale, disant qu'il préfère mourir. Cependant, le chœur rappelle la promesse de salut qu’apporterait "un innocent au cœur pur".

 

Cliquer sur les images de Titurel à demi mort pour les agrandir

Parsifal est chassé du château du Graal

Alors le roi fait dévoiler le Graal dont émane alors une lumière surnaturelle. Le jeune étranger observe tout cela en silence, profondément ému par la souffrance et les plaintes d'Amfortas qu'il essaie de conforter. La cérémonie s'achève, et les Chevaliers quittent la scène. Après leur départ, Gurnemanz demande au jeune homme s'il a compris ce qu'il a vu, et il répond que non. Alors, Gurnemanz, déçu, le chasse honteusement du château. Le rideau tombe sur cette scène tandis qu'une voix rappelle la prophétie de "l'innocent au cœur pur".

Le Château Temple du Graal, c'est la personne humaine dont les divers personnages représentent différents aspects. La dualité idéale du Graal y figure la double nature de l'homme après la chute originelle dans la matérialité.  
Amfortas est ici l'homme mortel ordinaire, vaincu par le mal et rongé de remords. Sa vie n'est que souffrance depuis que la Sainte Lance lui fut ravie par le magicien Klingsor. La conscience de sa déchéance l'empêche de célébrer le rite du Graal dont il demeure pourtant le Roi, Homme-prêtre du lieu sacré de la quête ésotérique.
Le magicien Klingsor désire seulement le pouvoir quel que soit le prix. Il veut dominer ses faiblesses par ses propres forces. Il a donc renoncé à l’amour et s'est castré lui-même. Il maîtrise le monde physique et dans la magie noire, il a trouvé ce pouvoir qu’il cherchait.
 Kundry est la femme initiatrice et la Nature et pourquoi pas, l’Être aural. Elle est la mère qui connaît ce qui a été, est, et sera. Elle parcourt le monde et sait tout, trompant inlassablement la surveillance de Klingsor. Carl Jung l’appelle l’Âme Maitresse impérieuse qui tient à la fois de l’animal et du divin.
Gurnemanz est indispensable à la conduite du récit. Cette conscience initiatique hautement éclairée devine la nature divine de Parsifal et l'invite à célébrer le rite avec les Chevaliers de l'Ordre.
Parsifal est l'Esprit rédempteur, naissant comme un enfant, et d'une nature étrangère à notre univers. Il ignore tout du monde. Il est pur et vierge (et chaste où la figure du mal est charnelle). Dans le domaine sacré du Graal, il tue innocemment un cygne, car il ignore aussi le mal et la souffrance. Absorbé par les souffrances d’Amfortas, et ignorant de sa propre nature, il ne se pose pas en élu du Graal et n'est pas reconnu. Il est finalement chassé du Château et, en cette première phase, la mission de l'Esprit au sauvetage du Graal est en péril.

  

La cérémonie du Graal
 

 

 

Acte 2 - Tentation

 

 

Dans son château enchanté, Klingsor consulte un miroir magique et y aperçoit l’approche d’un mystérieux jeune homme qui est le seul espoir de guérison pour le roi Amfortas. Une sonnerie de cors appelle aux armes les Chevaliers de Klingsor. L’adolescent s’empare d’une épée et disperse les assaillants et le château magique d'enfonce dans la terre, laissant sa place à un merveilleux jardin.

Scène 1

Dans son château enchanté, Klingsor consulte un miroir magique et y aperçoit l’approche d’un mystérieux jeune homme qui est le seul espoir de guérison pour le roi Amfortas. Une sonnerie de cors appelle aux armes les Chevaliers de Klingsor. Le magicien voit que l'adolescent s'est emparé d’une épée et disperse les assaillants. Il appelle alors Kundry et lui ordonne de séduite Parsifal. Elle refuse d'abord car elle sait que, seule, l'arrivée de celui qui résistera à ses charmes pourra la délivrer. Mais elle doit finalement obéir au magicien.

Klingsor impose à Kundry de séduire Parsifal qu'il voit approcher du Château


 
Les Filles-Fleurs à l'Opéra Bastille Une autre mise en scène des Filles-Fleurs

Parsifal est confronté aux tentations des Filles Fleurs

Parmi les parterres fleuris, un groupe de jolies filles, les Filles-Fleurs,  s'inquiètent du sort des Chevaliers de Klingsor. Les jeunes filles entourent le jeune homme et se disputent ses faveurs, mais il repousse finalement leurs avances. Arrive alors Kundry qui demeure obéit aux ordres du magicien. Elle renvoie les Filles Fleurs et  va user de ses charmes pour tenter de séduire Parsifal et de le faire succomber à différentes tentation.

Scène 2


 

Parsifal rencontre Kundry

Dans le jardin, la voix de Kundry révèle au le garçon qu'il se nomme "Parsifal". Kundry qui, richement vêtue, tendant les bras, l'invite à la rejoindre. Le jeune homme obéit et se laisse enlacer par Kundry qui lui murmure des mots amoureux. La jeune femme l'étreint passionnément. Mais, Parsifal se souvient des souffrance d'Anfortas et prend conscience de la situation. La signification du Graal et l'objet des agissements de Kundry parviennent à son esprit et il repousse la séductrice.

Cliquer sur les images pour les agrandir

Désespérée, Kundry appelle Klingsor qui se tenait caché et apparaît, brandissant la Sainte Lance. Il la projette sur son ennemi, mais l'arme s'arrête miraculeusement à portée de Parsifal qui s'en empare avec un signe de croix. En un instant, le château de Klingsor tombe en ruines et le jardin merveilleux se transforme en désert aride. Alors, Kundry maudit Parsifal qui emporte la Lance sacrée du Graal et quitte la scène.

Parsifal repousse Kundry et s'empare de la Lance de Klingsor

Parsifal parvient au château de Klingsor où, comme le Christ au désert, il va subir de multiples tentations suscitées par les sortilèges du sorcier.
Il défait facilement les guerriers qui défendent de domaine, puis il rencontre les filles-fleurs dont l'existence ne dure qu'une saison. D’abord intéressé par leur beauté et leurs jeux, il finit par repousser leurs avances symbolisant toutes les tentations terrestres des sens.
Klingsor envoie vers lui Kundry qui résiste d'abord puis obéit aux ordres du sorcier. Elle révèle à Parsifal son propre nom. Elle informe Parsiphal de la fin solitaire de sa propre mère, et le garçon  en est brisé. Elle lui dit qu'elle peut tout lui révéler mais qu'il faut l'aimer pour parvenir à la connaissance.
Puis elle attaque Parsifal par d'autres points de la nature humaine, en particulier la sentimentalité et la sensualité. Elle lui donne un baiser. Mais, alors qu'il va céder à la tentation, Parsifal comprend la chute d'Amfortas et ses souffrances. Il prend conscience de sa faiblesse et de la nature de sa condition et il repousse la tentatrice.
Kundry appelle alors Klingsor, qui brandit la Lance Sacrée et la projette. Miraculeusement, la Lance reconnait son maître et atterri dans la main de Parsifal. Klingsor et son château de mirages  disparaissent. 
Kundry va enfin utiliser la compassion de Parsifal en lui demandant de la sauver de son état de péché mais il résiste toujours et elle finit par le maudire et le quitter tandis qu’il emporte en vainqueur la Lance reconquise. Vade Retro, Satanas ! Cette seconde phase est un combat dont l'Esprit sort vainqueur !

  

 

Parsifal s'est emparé de la Lance sacrée du Graal

Acte 3 - Rédemption

 

 

Scène 1

 

Vingt ans ont passé. Gurnemanz est vieux et vit maintenant solitaire  dans une hutte d'ermite dans la forêt du Graal. Il découvre Kundry qui dort au seuil de son refuge et la réveille doucement. Kundry a beaucoup changé. La sorcière est devenue une servante dévouée. Un chevalier en armes approche et se trouve bientôt devant Kundry et Gurnemanz. Il ne se fait pas  connaître et ne répond pas aux questions. Gurnemanz lui reproche de porter des armes en ce Vendredi Saint. A ces mots, l'étranger se désarme et Gurnemanz reconnaît Parsifal qui tua autrefois le cygne et  porte aujourd’hui la Sainte Lance perdue par Amfortas.

Parsifal revient avec la Lance Sacrée dans le domaine du Graal

Parsifal raconte ses longues errances avant qu'il revienne par grâce au château du Graal. Apprenant que Titurel est mort et que l'Ordre est très affaibli depuis qu'Amfortas refuse d'accomplir l'exposition du Graal qui donne la force et la jeunesse, il s’adresse d'amers reproches. Gurnemanz et Kundry reconnaissent enfin la nature sacrée du Chevalier. Ils le lavent et le parfument, et Parsifal baptise Kundry qui tombe comme morte. Puis ils se dirigent tous trois vers le château au son des cloches. Un intermezzo décrit cette marche.

 

Parsifal est oint roi par Gurnemanz puis il baptise et pardonne le péché de Kundry

Scène 2

Les Chevaliers enterrent ce jour le défunt Titurel. La grande salle est éclairée, et des Chevaliers arrivent portant le cercueil de Titurel. Un autre groupe porte Amfortas étendu souffrant sur sa litière. Il refuse toujours de remplir son devoir de prêtre. Il montre la blessure ouverte que lui infligea Klingsor et il supplie ses Chevaliers de mettre fin à sa vie.

Parsifal paraît alors, la Lance à la main, et vient se placer près d’Amfortas. Il se proclame le nouveau Roi du Graal. Tandis que les Chevaliers restent silencieux, il étend le bras et pose, un court instant, la Lance sacrée de mort et de vie sur la blessure en rappelant que seule l'arme qui l'a causée peut la guérir. L'émerveillement transfigure Amfortas dont la plaie est soudainement guérie.

Parsifal guérit et pardonne Amfortas puis devient roi du Graal

Cette joie se répand aussitôt parmi les participants.  Parsifal restitue la Lance sacrée aux Chevaliers et découvre lui-même le Graal dont la lumière divine illumine les lieux. Kundry, heureuse et libérée, trouve enfin  dans la mort la Rédemption si longtemps désirée, et l’opéra s’achève en une apothéose.

Parsifal restitue la Lance aux Chevaliers puis expose le Graal en apothéose

 

Poursuivi par la malédiction de Kundry, Parsifal va ainsi errer longuement sans retrouver le chemin du château du Graal, et cette période sera formatrice pour sa conscience. Le texte dit : "Peine sans fin, périls et épreuves m'écartaient de mon chemin, à peine je l'avais trouvé. J'ai pu désespérer de jamais sauver l'arme salvatrice". Il n'a désormais qu'une mission, c'est de libérer Amfortas et de guérir sa blessure, devenant ainsi le nouveau roi du Graal. Et c’est dans ce lieu sacré "où le temps ici devient de l'espace", au Château du Saint Graal qu’il parvient enfin. Gurnemantz a découvert  Kundry  qui avait disparu et git agonisante dans l'attente de sa rédemption. Mais, telle la nature, elle renait ayant traversé l'hiver. Elle veut seulement "Servir, Servir", en conséquence de son désir du salut. Parsifal doit être purifié, de la poussière du long chemin. Kundry, telle Marie-Madeleine, lui baigne les pieds et Gurnemantz lui oint la tête le reconnaissant "Roi du Graal". Son premier acte royal est de donner à Kundry le baptême à Kundry et le pardon. Amené au Château où Amfortas demande la mort plutôt que souffrir encore au Service du Graal, Parsifal se proclame roi et impose la Lance sur la blessure Amfortas qui est guéri. Il le lave aussi de son péché ce qui renforce le sens de la rédemption par la prise de pouvoir de l’esprit. Cette troisième phase est donc un couronnement ! L'acte se termine en apothéose sur les paroles mêmes de Wagner, " Miracle suprême. Rédemption au Rédempteur..".

 

 

La présentation du Graal

 

 

 

Cliquez ci dessus pour écouter l'essentiel de l'opéra

 


 

Une intéressante variation sur Parsifal

 

Écoutez donc la musique de Parsifal sur des images de Fantasia.
Superbe adaptation, ci-dessous ! 

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