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![]() Arts et Sciences, Hommes et Dieux - ( Mise à jour de juillet 2017 ) |
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Petit Manuel d’Humanité |
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La
vie mystérieuse.
Tu as entendu dire que l’on pouvait
voler avec des ailes, mais non que l’on puisse voler sans
ailes. |
Origine du concept d'un créateur divin
De tous temps, en tous lieux, Aux tout petits hommes que nous sommes, la vie, le monde, l'univers entier, se présentent à nos yeux avec des structures imbriquées et des fonctionnalités mystérieusement organisées d'une façon tellement admirable qu'elles semblent avoir été pensées, voulues et mises en place par un organisateur suprêmement adroit et intelligent. Et pourtant, les questions essentielles restent posées. Certains d'entre nous ont tenté d'y apporter des réponses à l'aide de la science, de la philosophie, ou de la religion. Les savants ont fait des mesures et des calculs et ils ont proposé des théories toujours provisoires. Les philosophes ont réfléchi et médité et ils ont élaboré des hypothèses contradictoires. Les religieux ont écouté les révélations de leurs cœurs et les paroles des prophètes et ils ont ritualisé des doctrines innombrables. Généralement, dans la vie courante, les hommes ne s'attardent guère sur ces difficultés. Les réponses traditionnelles que les chercheurs proposent leur conviennent. Il suffit qu'elles s'inscrivent de façon acceptable dans le cadre mental que leurs organes sensoriels ont construit pour présenter à leur conscience une image compréhensible du Monde. Là est le vrai problème. Parce que les hommes désirent tout comprendre, il leur est nécessaire de bâtir une représentation intelligible de tous les aspects et de tous les facteurs inhérents à l'existence, l'espace, la vie, le destin, le passé, l'avenir, l'origine et les fins dernières. Ainsi se profile la trame de tous les mythes racontant le début et la fin de cette Terre, la création des choses, des vivants et des hommes, ou, par exemple, l'hypothèse de la faute à expier pour expliquer la mort, et la promesse d'un rachat pour l'espérance d'un bonheur sans fin. Tout cela n'étant pas à la portée des perceptions des petits hommes, il faut bien imaginer cet organisateur du monde, lui donner forme et le dénommer. Le plus souvent, on parlera d'un dieu ou de plusieurs, ou du hasard et du chaos, ou même des fluctuations d'un vide originel. Il y a beaucoup d'images possibles, mais peu de possibilités structurellement raisonnables. En effet, ou bien la cause originelle est extérieure au monde, ou bien elle est dans le monde. Or, il ne semble pas actuellement possible, expérimentalement ou rationnellement, de trancher. On peut choisir de croire en l'une ou l'autre hypothèse avec des arguments scientifiques ou métaphysiques, mais c'est fondamentalement un choix, un acte de foi, dont la motivation est le plus souvent culturelle. Une autre attitude est d'accepter humblement de faire face au Mystère. Alors, pour le penseur qui fait ce choix, ce Mystère immense va devenir l'unique réalité.
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Le bagage historique et culturel.
Venons-en d'abord au travail exploratoire des scientifiques. Sans revenir sur les théories dépassées, nous disposons, au stade actuel, de représentations du Monde inintelligibles pour le commun des mortels. L'écoulement du temps depuis son origine s'exprime en milliards d'années. Ceci qui ne dit rien à l'homme ordinaire, non plus que l'étendue d'un espace en perpétuelle et hypothétique expansion. Comment représenter un continuum universel avec de nombreuses dimensions repliées sur elles mêmes si ce n'est par des expressions mathématiques absconses. La cosmogonie scientifique ne concerne pourtant que les aspects purement physiques de l'univers matériel actuel. Les natures de la vie et du psychisme, entre autres inconnues, ne sont pas encore théorisées. La science n'imagine guère la nature de ce qui pouvait être avant l'apparition de la matière et du temps. Elle entrevoit un éventuel "milieu" d'énergie pure, un vide équilibré agité de fluctuations aléatoires, une entité perpétuelle énigmatique, épisodiquement instable, donnant naissance à l'univers. Pour l'instant, l'approche purement scientifique ne répond guère à nos questions ordinaires. Rappelons que dans le cadre métaphysique, l'homme inventa d'abord le culte des ancêtres et des dieux qu'il plaça dans la nature. Les Égyptiens apportèrent les idées de vie éternelle et de multiplicité des enveloppes humaines. Les antiques "Upanishad" de l'Inde enseignaient déjà l'immortalité du Soi, la réincarnation et le Karma, et la séparation entre la matière et l'esprit. En Israël, l'évolution de la pensée transforma progressivement le couple tribal Yahô-Anat en un Dieu unique YHWH, extérieur et créateur du Monde, donnant ensuite à l'homme liberté et responsabilité. En Perse, on divisa le monde d'Ahura-Mazda entre Lumière et Ténèbres, Bien et Mal. En Chine, le manque d'amour devint la cause première du mal. En ces temps où la philosophie et la science ne se distinguaient guère, les philosophes grecs firent de l'esprit, la cause première d'un univers immuable et vivant. Ils inventèrent aussi les notions de principe et d'illimité, et bien d'autres choses dont la rondeur de la Terre et l'atome. Platon distingua le monde essentiel des formes du monde existentiel des manifestations. Aristote voulut les réunir, et les Stoïciens affirmèrent leur scepticisme en commençant à douter du vrai pouvoir des dieux. Au cours des siècles suivants, les chercheurs ont beaucoup travaillé sur toutes ces idées qu'ils ont reformulé de bien des façons jusqu'à servir de base à de nombreux développements philosophiques tout autant qu'à l'apparitions des doctrines de nouvelles religions. Le Christianisme se sépara du Judaïsme traditionnel tandis que les divers cultes antiques glissaient des cultes à mystères jusqu'au syncrétisme gnostique. Le Judaïsme se maintint face à l'Islam naissant. Tous les impérialismes idéologiques engagèrent des luttes de conquête acharnées. Le Christianisme s'imposa en Europe et l'Islam conquit le Moyen Orient. La philosophie se confondit souvent avec la théologie. Les civilisations mésoaméricaines furent détruites. Le contrôle de la pensée s'exacerba et devient inquisitorial pour longtemps. La métaphysique innovante fût parfois un exercice rare et périlleux et l'on brûla, entre autres, Giordano Bruno en 1600. De terribles guerres de religion ravagèrent l'Europe, dépeuplant des régions entières jusqu'au 17ème siècle. Même en 1766, au siècle dit "des lumières", le chevalier de la Barre fut torturé puis brûlé après qu'on lui eut arraché la langue, comme Bruno, pour avoir gardé son chapeau devant une procession de capucins. Que répondre à un
homme qui vous dit qu'il aime mieux obéir à Dieu qu'aux hommes, et
qui, en conséquence, Malgré tous ces dangers, la pensée occidentale se libéra peu à peu des carcans scolastiques. De la "Renaissance" jusqu'à nos jours, de Leonard de Vinci à Victor Hugo, de nouveaux créateurs transformèrent les arts et les lettres. Après Descartes, Pascal, Leibniz ou Spinoza, des chercheurs tels Voltaire, Diderot et d'Alembert présentèrent des conceptions variées de Dieu et rédigèrent leur Grande Encyclopédie.. La représentation de l'univers changea, ouvrant vers une nouvelle compréhension du Monde. Dans cette liberté recréée, les nouveaux penseurs, les philosophes et les scientifiques modernes bâtirent l'image du Monde que nous connaissons. Il n'est plus maintenant possible de d'exposer brièvement l'étendue actuelle du savoir humain, mais on peut encore prendre conscience de ses limites. Comprenons déjà que le réel demeure voilé, pour bien longtemps encore, et les sciences d'aujourd'hui restent liées à la métaphysique et à la spiritualité. Il est important de constater le très grand nombre de théories scientifiques, de mythes cosmogoniques, de philosophies passionnantes et de doctrines religieuses attachantes qui sont apparues au cours des âges. Elles ont brillé pour un temps, puis elles ont été remplacées. Mais, sans que nous en ayons conscience, comme un bagage habituel que l'on croit indispensable, dans les recoins secrets de notre cerveau , elles demeurent et marquent à chaque instant toutes nos pensées et nos comportements. Pouvons-nous poser enfin ce bagage ? |
Referme
ton livre.
Pense librement et regarde librement
le ciel et la terre.
Utilisons notre propre cerveau pour regarder la réalité en face. Chaque être reçoit en son temps et personnellement une petite part de l'immense univers. Il s'agit seulement de l'espace occupé par son propre corps pendant la durée de sa propre existence. Au regard de l'immensité du cosmos et du temps, c'est un espace minuscule et une infime durée. Cependant, nous n'avons effectivement que cela pour expérimenter la véritable nature de la réalité. Et nous devons d'abord savoir que toutes les connaissances que nous croyons avoir concernant le monde extérieur et nous mêmes ne sont que des représentations construites par notre mental à partir des informations transmises chimiquement ou électriquement par nos sens. Tout ce que nous croyons voir, entendre, sentir, toucher, goûter, est toujours une construction mentale complexe, y compris la perception de notre propre corps physique. Il ne s'agit pas vraiment d'illusions véritables, mais plutôt de sortes de reflets, d'images, de récits, qui décrivent l'objet, un peu comme les films ou les livres décrivent des êtres, des lieux, des évènements avec des assemblages de mots ou de lumières et d'ombres. Ces témoignages permettent d'imager ou de représenter des situations particulières ou des actions en cours, mais en fait, cela est très différent des faits réels. L'histoire d'un amour ou le film d'un combat n'ont pas la réalité des faits qu'ils rapportent. Les organes des sens fonctionnent tous de cette façon, en interaction avec l'appareil mental. Ils fournissent des informations qui permettent de construire des images utiles du monde. Nous utilisons la vision pour imaginer notre environnement mais les chauves souris ou les dauphins préfèrent l'ouïe, et les requins marteaux détectent les champs électriques. D'autres animaux sont dotés d'organes sensibles à d'autres facteurs physiques et se débrouillent très bien avec leurs spécificités. Comprenons que malgré ces particularités différentes, les appareils mentaux des diverses espèces (dont l'humaine) construisent probablement des représentations assez analogues de leur environnement. Notre unique et véritable champ expérimental pour approcher la réalité est donc la seule minuscule fraction d'univers circonscrite dans les limites de notre propre corps. Encore faudra-t-il en écarter les illusions induites par les perceptions sensorielles biologiques, les mémorisations automatiques existentielles et toute l'imagerie environnementale ou culturelle acquise. Si l'on arrive enfin à ce niveau profond de détachement, non pas d'introspection, notre champ expérimental corporel se libère de ses "illusions". D'autres fonctions mentales ignorées ou négligées permettent alors d'explorer ce "microcosme", notre domaine particulier, notre propre fragment intérieur de l'univers total réel. On entre alors dans un désert non pas vraiment vide mais neuf. En se détachant des sensations corporelles, des contenus mémoriels, des certitudes culturelles et en éloignant les diverses entités qui constituent l'ego, le mental se vide des perceptions qui le relient à la personnalité actuelle, au temps et à l'espace. Il flotte dans un lieu indéterminé et dans un présent incertain, et prend conscience du mystère sacré de l'être. Curieusement, cet état de détachement, pour moi du moins, n'est pas inquiétant. Je le ressens comme une immense potentialité de liberté. Cette nouvelle autonomie de l'âme m'apparaît comme un trésor secret dorénavant découvert et dont la conquête doit être absolument préservée.
Ne vous laissez pas enrégimenter.
Jamais. Nulle part. Et par qui que ce soit ../..
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Les imaginaires de la science.
Les scientifiques élaborent des théories complexes pour tenter d'expliquer le Monde. Il est nécessaire de bien comprendre ce qu’est une théorie scientifique. Stephen W. Hawking, l'un des plus grands cosmologistes actuels nous dit qu'elle n'est pas un modèle représentatif de l’univers issu des observations expérimentales. La théorie n’existe que dans notre esprit et ne peut avoir d’autre réalité. Les théories physiques sont toujours provisoires et ne sont que des hypothèses. Personne ne pourra jamais prouver une théorie physique, parce que personne ne pourra jamais être certain que la prochaine observation, quel qu'en soit le nombre déjà effectué, ne mettra pas cette théorie en échec. Hawking pense maintenant que l'univers n'a pas de début ni même de bord et que le big-bang ne serait qu'un point singulier comme le pôle terrestre. Sur le plan métaphysique, une telle théorie implique un univers sans limites et sans début ni fin. D'autres théories, accessibles par ce lien, ouvrent des perspectives intéressantes sur la pensée scientifique actuelle. La mécanique quantique s’intéresse aux plus petits composants du monde alors que la théorie de la relativité générale décrit l’univers à grande échelle. Les deux théories sont, semble-t-il, incompatibles. Elles ne peuvent pas être justes en même temps, d’où la recherche acharnée d’une nouvelle théorie globalisante, qui en ferait la synthèse. La mécanique quantique décrit le monde en termes de particules ou d’ondes en utilisant l’une ou l’autre figure selon le besoin du moment. Elle ne décrit plus un état unique pour une observation donnée, mais un certain nombre d’états possibles et mais différents, associés chacun à une probabilité d’existence. D'autres théories nous montrent que les atomes sont formés d'hadrons et de quarks, ultra particules ponctuelles, c'est à dire dépourvus de dimension géométrique. L'univers tridimensionnel serait donc vide et trop petit, nécessitant d'autres dimensions. La véritable nature de l’univers nous échappe totalement. L’architecture de sa construction s’étend dans toutes les directions vers l’indéfini mystérieux. Il en est de même de la vie. La science s'efforce de décrire les mécanismes de la vie et de percer les secrets des gènes chromosomiques. Elle ne définit pas ce qu'est la vie et n'explique pas son origine. Elle nous dit que la vie est l'apanage des organismes vivants. Mais elle enseigne que les vivants sont ceux qui disposent de la vie. On ne sait pas ce qu'est la vie ni si elle existe ailleurs dans l'univers. C'est un grand mystère. La nature réelle de l'intelligence, sa variété d'expression et l'étendue de sa diffusion sont également extrêmement mystérieuses. Que pourrait-on également dire de la conscience dans toutes les acceptions du terme, si ce n'est pour commenter son caractère de prodige permanent. Nous sommes évidemment confrontés à un très grand mystère. La pensée moderne l'aborde en parlant de phénomènes d'émergence. Ce concept est intéressant, mais il n'explique pas le mystérieux moteur de l'origine. On notera aussi la résurgence de l'antique créationnisme dans les formes modernisées sous la dénomination "Intelligent design", ou "Dessein intelligent". Certains intégrismes religieux continuent d'interdire Darwin, imposant ainsi le retour à une forme dogmatique de la pensée. La théorie nouvelle "Inside story", propose l'idée d'un programme évolutif préétabli. Le rejet systématique des avancées scientifiques est une forme d'intégrisme. Il importe fortement de garder la liberté de sa pensée.
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Fantasmagories métaphysiques.
Les hypothèses philosophiques et les religions posent d'autres problèmes. Il y a eu sur Terre, au fil des temps, de nombreuses métaphysiques et philosophies qui ont vainement voulu élucider les origines du Monde et de l'Homme, et tenté d'expliquer les mécanismes de leur fonctionnement. Un nombre extraordinaire de religions, grandes ou petites, ont été fondées. On en trouve des dizaines de milliers dans la seule mouvance du Protestantisme. Les religions s'adressent toutes à un acteur extérieur à l'humanité, et même parfois à plusieurs. Leurs doctrines, leurs dogmes et leurs interlocuteurs sont différents. Toutes prétendent détenir la seule vérité et toutes disent que les autres sont fausses. Diverses philosophies sont porteuse d'espoir et d'autres de désespoir. Des idéologies rassemblent les peuples mais d'autres les séparent. Les pires ont tué des millions de gens. De même, des religions libèrent l'âme et d'autres l'asservissent. Certaines pardonnent les faiblesses et d'autres les punissent. Les unes prêchent l'amour et la fraternité, les autres, et parfois les mêmes, excitent la haine, la violence et la conquête. Il en est qui tentent d'aider ou de servir et d'autres qui emprisonnent, torturent ou tuent. Il en est qui servent l'esprit et d'autres la lettre. On trouve des religions de liberté ou d'oppression, de tolérance ou de fanatisme. Á travers ses multiples formes, la religiosité de l'Homme reste un mystère. Penché sur la recherche des causes de son existence, l'Homme a découvert la notion de Dieu. Il l'a imaginé tout puissant puisque créateur du Monde, avec des pouvoirs homologues des facultés humaines. Et il demande ordinairement à cet interlocuteur imaginé de changer son destin. Être de désir, il émet sa prière désirante dans l'ardeur de son sang. Dans la variété des désirs réside la diversité des religions. Mais pour le libre penseur ou l'athée, "dieu" est seulement un mot, une commodité de langage pour parler de l'origine des choses. Son désir est différent. Il conduit sa propre recherche dans la froideur de son intellect et il n'y trouve que le mystère de son destin et l'étendue de son ignorance. Dans cette démarche, voyons les capacités que les religions attribuent à Dieu, (ou aux divers dieux). En Occident, selon le catéchisme de l'Église catholique ici dominante, par exemple, Dieu est un pur esprit omnipotent et créateur du Monde, éternel et parfait, infiniment bon, totalement libre, omniprésent et omniscient. Dans cette sublime vision, la question du bien et du mal pose réellement problème. "On connaît l'alternative", écrivit Albert Camus, "Ou nous ne sommes pas libres ni responsables et Dieu tout puissant est responsable du mal. Ou nous sommes libres et responsables, mais Dieu n'est pas tout puissant". Cela montre bien la contrainte imposée à la pensée par toutes les religions du livre. La limite de la compétence humaine dans la compréhension du mystère divin demeurant méconnue, on dénoue le problème en Occident grâce à l'imaginaire d'un dieu réel placé dans l'au delà. Au souhaitable et humble constat des insuffisances humaines, on substitue un monument d'orgueil, une construction intellectuelle bâtie autour d'une image anthropomorphe d'un Dieu prochain. Cette fragile structure irrationnelle doit alors être fondée sur des dogmes et consolidée par une doctrine imposée. Le travail personnel nécessaire au réveil de l'esprit est remplacé par la notion de la faute personnelle, la crainte de déplaire à l'idole, le péché qui ferait perdre le vain espoir d'une résurrection corporelle.
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Le mystère de la vie.
L'homme vient du mystère et il y retourne. Cependant ce mystère n'est pas le néant. Il est seulement un mot qui exprime la limite de la compréhension humaine. Il faut bien se garder de prendre le mystère pour une quelconque entité et de lui attribuer quelle qualité que ce soit. Le mystère n'est pas la rencontre de Dieu. C'est notre ignorance qui le fait apparaître, et il marque seulement la frontière de notre compétence. Il nous appartient donc d'en prendre conscience avec humilité et de travailler à élargir constamment le champ de notre conscience. L'élévation de celle d'un seul homme contribue à l'élévation de la conscience de l'humanité entière, et peut être, au delà, à celle de la monade universelle.
Car l'homme est l'univers, comme la goutte d'eau est l'océan. Elle n'est pas dans l'océan ni tout l'océan, mais, à son niveau, elle est l'océan. Le grain de sable n'est pas toute la plage ni sur la plage, mais il est un peu la plage, et la lueur de l'aube naissante n'est pas toute la lumière du jour mais elle efface pourtant l'obscurité de la nuit. Chaque homme ressemble à la musique d'une symphonie dont chaque note ne vaut que par celles qui l'accompagnent, qui la précèdent ou qui la suivent, et par les silences qui en soulignent la valeur. L'image est agréable car la musique touche aux frontières de la connaissance. Mais la réalité est plus mystérieuse. Nul ne sait qui écrit la partition, ni qui la joue, ni qui l'écoute. Dans son livre "Le symbolisme dans l'évangile de Jean", un psychologue chrétien, Paul Diel, dit que la réponse de l'Homme au mystère de la création doit être le travail, non seulement subconscient mais conscient, de spiritualisation et de sublimation, authentique création de soi-même par soi-même, appelé par le mythe chrétien "la résurrection". Il utilise le terme "résurrection" avec son véritable sens biblique et étymologique, de resurgere, "se relever", comme dans le mot "résurgence", ce retour à la surface de l'eau perdue, le "renouveau de sa source". On est ici loin du sens dogmatique catholique qui décrit la résurrection comme un acte recréateur de Dieu faisant sortir un être du néant total de la mort. L'acception classique semblerait logiquement signifier que l'âme ne serait pas immortelle par nature mais le deviendrait par la volonté divine immédiate. Par un acte d'amour comparable à celui de la création "ex nihilo" originelle, Dieu reconstituerait l'homme pardonné avec son corps, son âme et sa personnalité définitivement disparus. Il s'agirait donc d'un retour à un état antérieur détruit. Ce relèvement ne peut évidemment prendre sens qu'en relation avec un préalable abaissement. Ceci semble être une marque laissée par le mythe antique de la chute originelle, lourd bagage culturel et karmique de la déchéance de l'humanité. C'est aussi l'histoire chrétienne et biblique de la pomme et du péché d'Adam. Quoique raisonnant dans un contexte strictement évangélique, Paul Diel distingue étonnamment deux modes en ce domaine. La résurrection morale, dit-il, est le réveil de l'âme, c'est à dire la renaissance en esprit. Elle peut être effectivement réalisée, mais elle ne peut s'accomplir que durant la vie terrestre, grâce aux fonctions mentales associées à l'existence du corps physique et à la prise de conscience de la nature spirituelle de l'Être. Par contre, la résurrection métaphysique n'est qu'une image symbolique et n'a pas de réalité dans le Monde. La vie, n'étant pas sortie du néant absolu, puisque celui-ci ne contient rien, ne peut donc y retourner. Elle est l'Être, non pas dedans. D'où vient-elle et où va-t-elle? C'est lui qui dit "La vie vient du mystère et y retourne. Mais, ce mystère n'est qu'un mot particulier exprimant la limite de la compréhension humaine". Paul Diel fait bien la distinction entre la résurrection morale et la résurrection métaphysique. Mais certains hommes sont "athées", ou bien la notion dogmatique du Dieu chrétien leur est étrangère. Dégagée des impedimenta culturels ou doctrinaux, la conclusion de Paul Diel doit être repensée pour eux de façon plus libérale. Dans le concept d'un nouvel Homme microcosmique porteur de la lumière de la conscience, émergeant du sein d'un univers d'esprit et de matière vivante en perpétuelle évolution, elle prend une toute autre dimension.
Chaque homme dans sa nuit s'en va vers sa lumière. (Victor Hugo) |
Compléments et illustrations. |
Vingt mille visages sur un mystérieux chemin
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Les théories physiques actuelles
Les recherches des physiciens les ont menés vers des théories étonnantes. L'immense univers serait pratiquement vide. Ses innombrables galaxies sont situées à de très grandes distances les unes des autres. La matière est constituée d'atomes vides également car les particules qui les composent seraient ponctuelles. Elles n'auraient pas de dimension géométrique et ne trouveraient pas place dans notre espace temps conceptuel. Pour exister, elles nécessiteraient plus de quatre dimensions. Resterait-il donc encore une distinction entre la matière et l'esprit ? Les théoriciens n'en sont pas certains. Voyez les développements correspondants en utilisant les liens suivants. |
Aphorismes et citations.
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Pensées d'auteurs célèbres Cliquez sur le nom de l'auteur pour en savoir davantage
L'absolu
n'a besoin de rien.
Connaître, ce n'est point
démonter, ni expliquer. C'est accéder à la vision.
Les convictions sont des
prisons.
Une âme se mesure à la
dimension de son désir.
Dieu n'est qu'un mot rêvé pour
expliquer le monde.
Il n'y a pas de modèle
pour qui cherche ce qu'il n'a jamais vu.
Toute aventure humaine,
quelque singulière qu'elle paraisse, engage l'humanité entière.
La plus belle chose que nous
puissions éprouver, c'est le mystère des choses.
"Le bien et le mal
doivent leur origine à l'abus de quelques erreurs.".
L'homme est libre; mais il
trouve sa loi dans sa liberté même.
La matière est réelle parce
qu'elle est une expression de l'esprit.
Celui qui ne sait pas ce
que c'est que la vie, comment saura-t-il ce que c'est que la
mort ?
La grande difficulté est de
comprendre comment un être, quel qu'il soit, a des pensées.
La pensée ne commence qu'avec
le doute.
Souviens-toi que chacun ne vit
que le présent, cet infiniment petit.
La science consiste à
oublier ce qu'on croit savoir, et la sagesse à ne pas s'en
soucier.
On pense à partir de ce
qu'on écrit et pas le contraire.
On ne peut oublier le temps qu'en
s'en servant.
Ne crois pas que ta vérité
puisse être trouvée par quelque autre.
La vie est un travail qu'il
faut faire debout.
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