Aspects du Culte

Même si des religions comme le
Christianisme occidental ont été secondairement intégrées au
projet, l'unification des trois grandes religions orientales,
Bouddhisme, Taoïsme et Confucianisme, constitue l'objectif majeur
du Caodaïsme. Le concept essentiel est celui du Tao qui désigne la
force, le souffle de l'infini immense et sans forme préexistant à
l'Univers. En "Cela" existent deux principes opposés et
complémentaires, le Yang positif, et le Yin négatif. Il s'unissent
pour donner naissance à la Grande Source de Lumière Divine et à
l'Être Suprême appelé Dieu, source de toutes choses. Sur le plan
terrestre, le Tao est à la fois l'énergie et la voie mystique que
suivent les âmes incarnées par erreur dans le monde terrestre pour
revenir vers leur nature et leur demeure premières. Pour les aider
dans cette démarche, Dieu est intervenu au cours de deux périodes
dans le passé, en s'incarnant dans des êtres humains. Cela permit
la fondation de nombreuses religions, mais elles n'ont pas atteint
complètement leurs buts. Dans une humanité aujourd'hui plus
évoluée, le mot "Cao Dai" a été donné par Dieu pour désigner son
intervention par la voie du spiritisme, en cette troisième période d'amnistie,
c'est à dire
de pardon ou de rachat des âmes. |
Statues de Confucius, Bouddha, et
Laozi, à l'entrée du Temple de Tay Ninh
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Il y aurait eu deux périodes de
manifestations divines avant cette troisième période
actuelle du Coa Dai.
La première période date de plus de 2500 ans avant J.-C.
Les
religions suivantes furent alors créées, l'Humanisme par l'Empereur Fou-Hy (4477-4363 avant J.-C.)
en Chine, le Culte des Saints en Chine par l'Empereur de la
Littérature (Van Xuong Dê Quân), le Judaïsme en Asie Mineure par Moïse,
le Taoïsme en Chine par le Maître Suprême du Tao (Thai
Thuong Dao Tô), le Bouddhisme par le Très Ancien Bouddha Dîpankara
(Nhiên
Dang Cô Phât) et l'ancien Bouddha Amitabha (A Di Dà Phât) en Inde,
et le Védisme ou Brahmanisme primitif en Inde également. Le
seconde période commence au 5e siècle avant J.-C. et se termine
vars l'an 1500. De nouvelles religions apparurent, le
Confucianisme fondé par Confucius en Chine, le Culte des Génies
par Khuong Thai Công en Chine, le Christianisme par Jésus Christ en Judée,
l'Islam par Mahomet en Arabie, le Taoïsme par Lao Tseu en Chine,
ou le Bouddhisme par Cakyamuni en Inde. En cette Troisième Période,
pour le salut de l'humanité, Dieu lui même aurait fondé le
Caodaïsme sous le nom "Cao ñài Tiên Ông ñåi BÒ Tát Ma-Ha-Tát"
(L'Immortel Bodhisattva-Mahâsattva Cao
Dai).
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Phuc Kien Hal
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Justice, Amour universel et
Miséricorde sont les trois principes essentiels du Cao Dai. On
reconnaît ici les trois enseignements fondamentaux du Bouddhisme,
du Taoïsme et du Confucianisme, les trois grandes religions orientales que la
nouvelle religion désire unir par une nouvelle doctrine
universelle. Le Confucianisme et le Christianisme enseignent
la nécessité de l'exercice de la justice, de l'égalité et de l'impartialité dans
toutes les activités de la vie quotidienne. Le Confucianisme
conseille aussi de choisir la Voie du Juste Milieu qui unit les
opposés par la voie moyenne, et d'éviter tout excès et tout
extrême. Le Taoïsme recommande de pratiquer l'Amour Universel
idéal et sans bornes ainsi que l'Altruisme envers tous les
êtres vivants, en silence et sans laisser de nom ni de
trace, dans l'oubli de soi pour le bien-être d'autrui. C'est
pourquoi ses
disciples doivent être végétariens et partager intégralement le bonheur et le malheur des autres
comme étant les leurs mêmes. Le Bouddhisme demande que l'on
pratique la miséricorde et l'indulgence, que l'on apporte la
joie à ceux qui sont tristes, que l'on adoucisse la misère des
malheureux, que l'on aide les pauvres, que l'on secoure les personnes en danger
et qu'on soit empli de la Joie intérieure.
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Les trois grands saints du Cao Dai - Au centre, Victor Hugo,
(Chuông Dao Nguyêt Tâm Chân Nhân)
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Dans le temple de
Tây
Ninh, on vénère les statues ou images de Confucius,
de Laozi, du Bouddha, du Christ, de Quan Vo, (général chinois divinisé), de Li Taibo,
(grand poète
taoïste), ou de la déesse
bouddhique Quan Am.
De façon plus surprenante, on
invoque aussi Jeanne
d’Arc, Shakespeare, Pasteur, Lénine,
Churchill, Camille Flammarion, le spirite Allan Kardec, Sun Yat-sen
et surtout
Victor Hugo (auteur des
"Misérables"), quoique le poète ne soit pas en France un modèle de
vertu.
Face à la lampe sphérique
figurant
la Monade
universelle,
on fait chaque jour des offrandes et l’on dit des prières à six
heures, midi, dix-huit heures et minuit. Puis on chante un hymne
en l’honneur de Dieu et des Trois Grands Saints. Lors des grandes cérémonies, un prêtre
conduit les prières et les hymnes. Des
fleurs, de l’alcool, du thé et cinq baguettes d’encens sont
offerts sur l'autel durant le culte. Les fleurs symbolisent le
sperme,
Tinh,
l'essence
de la matière, l’alcool, le souffle vital, Khi, et le thé, l’esprit,
Than, les trois composantes essentielles de l’homme. Dans la pureté du
coeur, on travaille à transformer l’énergie vitale en énergie
mentale, puis en énergie spirituelle. Et les cinq baguettes
d'encens symbolisent les cinq
degrés de l’initiation bouddhique.
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Les cinq baguettes d'encens

Les cinq baguettes sur l'autel
du Cao Dai symbolisent les cinq degrés de l’initiation bouddhique, la pureté, la méditation, la
sagesse, la connaissance supérieure, la libération karmique.
L'adepte initié doit pratiquer la méditation. Cet exercice
l'aide à se détacher du Monde pour arriver à une intimité
avec le Soi Supérieur, cet Être qui réside secrètement à
l'intérieur de chaque homme. Dans ce recueillement de l'âme
recherchant l'identification avec l'Âme universelle,
l'adepte dissipe les illusions du monde et découvre les
vérités essentielles.
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