Ormazd et Ahriman

Au sommet du panthéon zoroastrien
décrit dans les Gāthā, on trouve donc Ahura
Māzdā, l'Être Suprême. Il est manifesté par deux formes jumelles
et opposées, Spenta Mainyu,
Ohrmazd, l'Esprit Bénéfique, (ultérieurement identifié à Ahura Māzdā), et Angra Mainyu,
Ahriman, l'Esprit Mauvais, incarnation du mal, des ténèbres et de la mort.
Spenta Mainyu est accompagné de six
groupes de créatures divines, les Amesha Spenta, (Bienfaisants Immortels),
ou yazata, qui sont Vohu Manō, (la Bonne Pensée), Asha Vahishta,
(la Meilleure Rectitude), Xshathra Varya, (l'Empire Désirable), Spenta Armaiti,
(la Pensée Parfaite), Haurvatāt, (l'Intégrité), Ameretāt,
(la Non-Mort). Pour sa part, Angra
Mainyu est aidé par des démons faux et malfaisants, les daēva,
dont le nom évoque les antiques dieux indo-européens, les deva du
Rig-Veda et du monde indien où ils ont conservé
tous leurs caractères de déités bienfaisantes.
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Dans la pensée de Zoroastre, on
voit déjà apparaître la structure doctrinale qui prépare le
Manichéisme tout autant que le récit du combat de l'Apocalypse,
dans la plaine d'Armageddon. Ohrmazd est assisté des Bienfaisants
Immortels qui deviendront les Anges et les Archanges du Bien et de
la Lumière. Ahriman, le prince infernal des démons, est le modèle
des Satan, Lucifer ou Belzébuth du futur. Après la mort, les âmes
attendent trois jours près du corps défunt, puis elles vont vers
le jugement rendu par Mithra, Sraosha et Rashnou, guidées par une
femme symbolisant leur conscience. Elles franchissent le pont
Cinvat reliant la Terre au Ciel. Il est large voie pour les âmes
justes qui accèdent à la Maison des Chants. Il est étroit comme la
lame d'un sabre pour les méchantes âmes jetées pour mille ans dans
l'abîme. Et toutes attendent en ces lieux la victoire finale
d'Ahura Māzdā pour accéder au Paradis.
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Les prêtres mazdéens traditionnels,
les Mages, n'ont pas accepté
facilement le zoroastrisme. Ils ont voulu l'influencer à leur
avantage. Depuis des siècles, ils formaient une caste héréditaire
aux fonctions bien établies. Naturellement, ces mages
conservateurs constituent le clergé de la nouvelle
religion. Ils refusent la réforme en maintenant les sacrifices d'animaux
et la consommation euphorisante du "haoma" sacré. Ils
font réapparaître les cultes d'anciens dieux comme celui d'Anâhita,
déesse de l'eau, et surtout celui de Mithra, dieu solaire et guerrier
qui présidait aux sacrifices de taureaux et aux rites du "haoma".
Transporté ultérieurement hors de la Perse, le culte de Mithra
devint une religion monothéiste initiatique et austère,
fort populaire parmi les soldats.
Son symbole était le Soleil, brillant et invincible. Appelé à
Rome, le Sol invictus, le Mithriacisme faillit y évincer le
Christianisme débutant.
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Comme dans bien des religions issues de l'antiquité, une caste sacerdotale héréditaire
est aujourd'hui chargée de la célébration des cultes et rituels.
Cette hiérarchie
complexe est placée sous l'autorité du
zarathushtrotema,
un chef religieux. Originellement,
il n'était soumis qu'au roi. Le grand prêtre est l'invocateur,
le zoatar. Il célèbre collectivement l'office avec sept autres
officiants.
Les prêtres, les athravan, sont issus de familles
déterminées. Le feu sacré est le
symbole d'Ormazd, dieu de la Lumière. Abrité
dans un vase de bronze posé sur une pierre, il doit brûler
constamment dans les temples. Dans certains lieux, il brûlerait
depuis plus de mille ans. Cinq fois par jour, le prêtre entre dans l'adarân,
la chambre du feu. Il y célèbre un rite spécifique
et récite des passages de l'Avesta. Pour que son haleine ne souille
pas la flamme, le bas de son visage est masquée d'une étoffe blanche
(paitidana).
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DANS LE TEMPLE DU FEU DE YADZ EN IRAN

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