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( Mise à jour de juillet 2017 )
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  Petit Manuel d’Humanité

CAHIER 18 - Le Bardo Thödol (ou Livre des Morts)
dans le Bouddhisme tibétain.

1

MANUSCRIT
ORIGINAL


 
N° 00035434
Tous droits
réservés

Table des Matières interactive.

Introduction.
Le contexte bouddhique du Bardo Thödol.
Origine et vocation du Bardo Thödol.
Le quatrième passage, le Tchika Bardo.
Le cinquième passage, le bardo de la Dharmatä.
Le sixième passage, le bardo de l'orientation.
Les Bouddhas et les Bodhisattwas.
Tchenrezi le Bouddha de Compassion.
Bhaishajyaguru le Bouddha de Médecine.
Le Bouddhisme tantrique.
Barre de navigation.

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Le Bardo Thödol (ou Livre des Morts) dans le Bouddhisme tibétain.

Introduction

 

Le Bardo Thödol tibétain a été comparé au Livre des Morts égyptien. On peut trouver certaines analogies entre les deux recueils qui ont également pour objet d'assister les défunts après la mort du corps physique. Leurs âmes entreraient alors dans un "monde intermédiaire" avant de se fondre dans le mystère originel. Mais il y a cependant énormément de dissemblances dans les formes, les époques, et surtout les desseins. Le Bardo Thödol, (le livre tibétain des morts), est récité en présence du corps défunt mais il est aussi destiné à aider les vivants. Il présente les étapes de la traversée du monde intermédiaire à la lumière des enseignements du Bouddhisme. Il décrit le chemin qui peut mener de la fin de la vie biologique du corps à une vie éternelle purement spirituelle, le Nirvana.

Le Livre des morts égyptien est intégré à un environnement magique et technique centré sur la fin de la vie terrestre et la mise au tombeau. Il est déposé dans le sarcophage et il est associé à une pratique de momification et à des offrandes destinées à retarder le processus de la mort totale. Ses formules veulent aider l'âme à affronter efficacement le jugement. Elles apportent  aussi les connaissances nécessaires à la survie dans un monde intermédiaire différend et parfois dangereux, peuplé de dieux et de démons multiples et réels, avant la fusion dans l'au-delà ultime. L'Égyptien désire toujours demeurer en deçà de la mort véritable. Mais dans l'univers ésotérique assez sinistre des Égyptiens, Isis, mère de tous vivants, est une  veuve éternelle, et Osiris est un dieu mort, à jamais immobile.

Le "livre des morts" tibétain se propose d'accompagner l'âme égarée en l'aidant à se détacher des attraits de l'incarnation dans la matière. Il l'incite à les reconnaître comme des illusions fomentées par le mental, comme le sont aussi les dieux et les démons multiples. Dans le monde intermédiaire, cette prise de conscience pourrait permettre d'échapper aux perpétuelles réincarnations. Positionné dans une démarche essentiellement métaphysique, le Tibétain voudrait dépasser toutes les illusions du monde qui sont la cause du cycle des renaissances, afin de se fondre un jour dans l'au delà de la réalité divine. Le Bardo Thödol tend à sublimer la mort physique et les épreuves du passage pour faire accéder l'âme à cette vie spirituelle ultime, la fusion dans l'éternel Nirvana de la vie divine.

Le contexte bouddhique du Bardo Thödol.

 

 

Le Bardo Thödol, le Livre des Morts tibétain, est un ouvrage composé à la lumière des enseignements du Bouddhisme Mahayana, dans son expression tibétaine particulière appelée Vajrayana. Il existe en effet trois courants dans la pratique du Bouddhisme.

  • Le Hinayana, ou Petit Véhicule. Il s'inscrit dans la tradition des Theravada, la pure doctrine enseignée par Gautama. Il ne concerne que les moines qui apprennent individuellement à éviter la souffrance et à se libérer du cycle perpétuel des réincarnation afin d'accéder au Nirvana.
     

  • Le Mahayana, ou Grand Véhicule, (ou voie du milieu). En plus des moines, ce courant propose de délivrer tous les hommes en recourrant à l'aide des bouddhas et des bodhisattvas. Aidé dans sa recherche d'absolu, l'adepte doit aussi oeuvrer pour le bien général de l'humanité.
     

  • Le Vajrayana, ou Véhicule de Diamant, est surtout pratiqué au Tibet et au Népal. Issu du Mahayana, il est très ritualisé. Chaque être doit prendre conscience qu'il est un bouddha en puissance et travailler à sa réalisation. Les textes "tantra" décrivent le chemin permettant d'atteindre ce but en une seule vie. L'initiation nécessaire est donnée par un maître, le Guru. On y pratique des contemplations, des récitations de mantra, et divers rites ou mudra. L'objet de culte le plus caractéristique est le "Vajra", qui a donné son nom au courant tibétain du Vajrayâna. C'est un objet liturgique formé de deux couronnes accolées à la base. Le Vajra est le diamant indestructible, la foudre ou l'éclair. Il  symbolise le dynamisme masculin. La "Ghantâ", la cloche, symbole féminin, lui est associé dans les rites du bouddhisme tantrique.

Le "Vajra" - Cliquez pour agrandir

Le Bouddhisme.

C'est Siddhartha Gautama qui fonda le Bouddhisme, il y a environ 2500 ans. Il était de la lignée princière des Shâkya. Siddharta Gautama renonça aux avantages procurés par sa famille et, après plusieurs années d'ascèse inutile, s'orienta vers la méditation. Après quarante-neuf jours de réflexion profonde sous l'arbre "Bodhi", il perça le mystère de la souffrance et atteignit l'illumination. Siddhartha devint alors un "Bouddha", ce qui signifie un "éveillé", et il commença à enseigner. Sa doctrine se présentait seulement comme une solution philosophique au problème de la douleur. Elle ne postulait rien sur l'existence ou la non-existence d'un Dieu.  Elle est cependant maintenant perçue comme une véritable religion et elle est diffusée comme telle dans le monde entier.

En se basant sur sa propre expérience de l'illumination, Gautama formula sa théorie des "Quatre Nobles Vérités":

  • La vérité de la douleur, comme synonyme de l'attachement à l'existence terrestre, et la captivité de la chaîne des renaissances.

  • La vérité sur l'origine de la douleur, notamment l'aspiration et la recherche de joie, désir et possession.

  • La vérité sur la cessation de la douleur: la destruction de la soif existentielle.

  • La vérité sur le chemin qui mène à la cessation de la douleur. Cette voie s'appelle le "Noble Sentier Octuple" dont les huit étapes sont les suivantes: La compréhension juste.  La pensée ou l'intention juste. La parole juste. L'action juste. Les moyens d'existence justes. L'effort juste. L'attention juste. La concentration juste.

Chacun peut parvenir à l'illumination en suivant ce "noble sentier octuple". En ce chemin, il trouvera l'aide nécessaire auprès des "Trois Joyaux" traditionnels qui sont les trois éléments fondamentaux du bouddhisme.

  • Le premier joyau est le Bouddha, la figure historique et sacrée de "l'Éveillé".

  • Le second joyau est le Dharma, la doctrine ou vérité révélée par Gautama Bouddah. Elle est également la loi cosmique universelle, "le Grand ordre" auquel le monde est soumis.

  • Le troisième joyau est la Sangha, la communauté des adeptes vivant conformément à cette vérité révélée.

La vie de Siddhartha Gautama Bouddha

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Origine et vocation du Bardo Thödol

 

 

Dans la tradition bouddhique tibétaine des réincarnations, il y a six mondes et six époques de la vie. Il y a aussi six passages à franchir pour se libérer du cycle perpétuel des réincarnations et atteindre l'état de bouddha afin d'accéder au Nirvana. Trois se situent entre la naissance et la mort, les trois autres entre l'agonie et la nouvelle naissance. Le Bardo Thödol contient une partie des instructions nécessaires à ce chemin, et il insiste particulièrement sur la seconde série. Il fut dicté par un adepte, Padmasambhava, à sa femme, Yeshe Tsogya, qui écrivit les textes. Pendant les violents conflits religieux avec les Taoïstes, Padmasambhava les enterra dans les collines de Gampo au Tibet central, pour les protéger. A cette époque troublée, de nombreux "termas", ou trésors cachés, furent ainsi enterrés dans tout le Tibet. Plus tard, Karma Lingpa, la réincarnation de l'un de ses disciples, retrouva le texte du bardo prés du monastère du grand maître Gampopa.

 

 

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Les six Bardo

 

Pour aborder le Bardo Thödol, il faut d'abord bien comprendre l'idée de base sous tendue par le mot "bardo": bar, signifie "entre", et do "île", ou "marque". C'est donc un espace entre les choses, comme une île au milieu d'un lac.  Une situation vient d'avoir lieu et une autre situation n'est pas encore en place. Il y a un intervalle entre les deux. Tel est le bardo. Les Tibétains distinguent six états du Monde. Il y aurait donc, dans l'existence, divers bardo ou situations de passage. Dans la philosophie bouddhiste de la réincarnation perpétuelle, il ne peut y avoir de mort sans naissance. On peut donc appliquer ce concept à l'espace expérimenté entre la mort actuelle et la nouvelle naissance.

 

Les enseignements du Bardo Thödol considèrent six " bardo" ou périodes intermédiaires:

  • La vie entre la conception et la mort. Le premier bardo concerne l'intervalle entre le moment de l'entrée de l'âme dans la matrice maternelle et le moment de l'extinction de l'existence physique. Dans la tradition tibétaine, l'âme réincarnée n'est pas vierge à la conception mais marquée par les empreintes karmiques laissées par les actes commis dans les existences passées. Ce karma détermine la durée de la nouvelle incarnation. Les actes et les hasards de la vie actuelle vont y ajouter leurs propres empreintes.

  • Le rêve. Le deuxième Bardo est, sur un plan plus subtil, l'expression actualisée  de toutes ces empreintes karmiques dans le corps mental. À partir de la naissance, l'âme incarnée prend conscience du monde extérieur au moyen des sens. Lorsque l'on s'endort, ces parcelles de conscience rejoignent  la conscience basale (alaya vijnâna). Pendant le sommeil, elles s'éveillent et déterminent les types et le décours des rêves. Elles marquent la conscience de base puis se résorbent en elle.
     

  • La concentration. Le troisième Bardo est l'espace dans lequel agit le processus purificateur volontaire de concentration et de méditation qui pourra permettre à la qualité divine de l'âme de s'exprimer.
     

  • L'agonie. Le quatrième Bardo, le Tchika Bardo ou Bardo de l'agonie, est celui des moments entourant la mort.  C'est le karma provenant des vies passées qui détermine la durée de la vie. Le moment de la mort survient quand il est épuisé. L'âme et le corps mental se séparent du corps physique et il n'y a plus de réveil. Le processus de mort dure environ trois jours et demi. C'est la période des dissolutions que nous allons approfondir un peu plus tard.
     

  • La luminosité. Le cinquième Bardo est dit de la Dharmatä. C'est celui de la nature intrinsèque de la réalité absolue ou divine. Après la dernière dissolution, l'âme expérimente la lumière, l'ineffable clarté de la divinité ultime. Pour les mystiques, cette période peut durer très longtemps, mais pour les êtres ordinaires, elle s'efface aussitôt pour faire place au dernier Bardo.
     

  • Le devenir. Le sixième Bardo est le Bardo de l'orientation. C'est un passage dramatique qui détermine l'avenir prochain de l'âme du défunt. Son corps mental va s'orienter dans des états infernaux purificateurs ou paradisiaques. En fonction de l'évolution des charges karmiques réalisée dans la vie achevée, la nouvelle naissance va se faire, soit dans un corps physique éventuellement encore plus grossier, soit dans un corps mental plus subtil.

 

Commentaires sur le Mantra "OM MANI PEME HOUNG" par le Dalaï Lama"

 

 

 

Le quatrième passage, le Tchika Bardo.

 

 

Les trois premiers Bardo sont des passages entre différents états de l'incarnation de l'âme dans un corps vivant de sa vie quotidienne. Les trois Bardo suivants sont ceux du passage à travers la mort jusqu'à la réincarnation suivante. Puisque j'expose ici les conceptions  tibétaines du passage de l'âme à travers la mort, c'est donc à partir du quatrième intervalle, le Tchika Bardo que je vous propose d'approfondir cette étude. Cette période délicate constitue le Bardo de l'agonie. C'est pendant ce temps, selon la tradition bouddhiste, que le phénomène des dissolutions externes et internes se produit.

 

Les dissolutions externes sont des transformations visibles ou des séparations progressives intéressant successivement les cinq éléments constitutifs du monde ésotérique tibétain, la terre, (principe de cohésion), l'eau, (principe de fluidité), le feu, (principe de chaleur), l'air, (principe de mobilité), et l'éther qui est l'espace ouvert pour les quatre autres. Elles sont accompagnées de signes biologiques évidents. La force physique s'amenuise,  les humeurs liquides se tarissent, la chaleur corporelle diminue, la respiration s'affaiblit puis cesse et la raideur de la mort survient.

 

Les dissolutions internes (ou subtiles) succèdent aux dissolutions internes. Elles concernent les pensées et les émotions telles la colère, l'envie et l'ignorance. Par exemple, trente-trois énergies liées à la colère se dissolvent, puis quarante autres liées à l'envie, puis sept liées à l'ignorance, etc.. Toutes ces dissolutions subtiles se produisent dans le corps mental. L'agonisant perçoit les signes des dissolutions externes et internes. Elles se traduisent par des visions parfois effrayantes. Il appartient aux personnes présentes d'intervenir pour adoucir et harmoniser cette transition de l'agonie qu'on appelle Tchika Bardo.

 

Le livre expose les interventions et les prières possibles ainsi que les méthodes de méditation praticables pendant le processus de l'agonie. Il conseille aux vivants d'éviter de retenir le mourant par une sollicitude excessive. Il propose aussi des exercices à mener pendant la vie pour se préparer à contrôler consciemment le processus de sa propre mort. Ces exercices spirituels sont cependant transmis prudemment par le maître à ses disciples pour éviter de perturber trop profondément leurs esprits.

Après la fin des dissolutions subtiles, commence le cinquième Bardo, celui de la lumière. L'âme y expérimente la véritable réalité du Monde avec la clarté de sa conscience divine. L'agonie est une situation d'incertitude pendant laquelle l'agonisant peut pas savoir s'il est en train de mourir ou s'il pourra survivre. Cette situation procure un certain recul qui lui permet de voir l'existence d'un point de vue différent. Dans les six mondes des vivants, il a expérimenté l'action de principes opposés, le bien et le mal, le plaisir et la souffrance.  Il se détache maintenant de ses expériences passées et porte sur ces six mondes un nouveau regard basé sur les différents types d'instincts.

Les descriptions des six mondes matériels et subtils sont à l'origine des concepts de "samsãra", (la notion d'existence phénoménale) et de "dharmakãya", (le passage dans la condition de "l'éveil").  Nous le retrouverons donc dans le passage par la conscience claire, le Bardo de la Dharmatã accompagné de toutes ses visions.

La roue de la vie dévorée par le seigneur Yama

 

 

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Le cinquième passage, le Bardo de la Dharmatä.

Dans la pensée tibétaine, le processus de la mort biologique dure environ trois jours et demi. Pendant cette période, on peut chuchoter des passages du Bardo Thodöl à l'oreille du défunt qui est supposé pouvoir encore les entendre. Il peut alors être guidé à travers le passage du bardo de la dharmatã qui est le passage par l'expérience de la luminosité divine. Le terme Dharmatã concerne la nature intrinsèque véritable des choses, leur pure qualité d'être. Le Bardo de la Dharmãta est donc l'intervalle de la conscience claire,  de la vérité et de la disparition des illusions. Le dharmakãya, le corps de vérité permettra d'accéder à la base fondamentale et neutre de l'être.

Dans ce cinquième bardo, le défunt  voit apparaître ce qu'il a fait, ou pensé, dans son corps terrestre. Il perçoit aussi tout ce qu'il aurait pu faire et n'a pas réalisé durant sa vie, et tout ce qu'il a laissé s'épanouir ou pas. La traversée de ce bardo conduit au dharma, à la vérité, mais elle est encore reçue en termes de samsãra, (l'existence phénoménale). Cet espace à franchir entre le samsãra et la vérité, ce bardo de la dharmatä, est celui qui permet la manifestation  des cinq énergies, (les cinq tathãgatas), et la vision des divinités paisibles et terribles. Mais l'âme du défunt ne supporte pas toujours cette clarté. Elle passe alors directement au bardo de l'orientation.

Dans la dharmata, la véritable nature de la réalité se manifeste par une communion avec des énergies qui ont des analogies avec les éléments constitutifs de l'existence phénoménale, terre, feu, eau, air et espace, mais qui ont maintenant les qualités d'éléments subtils. La manifestation peut prendre diverses formes, sons, forces, ou lumières, par exemple. Ensuite, des divinités apparaissent, les tathãgatas. Elles sont les formes personnifiées des impulsions intellectuelles ou sensibles du vivant qui mobilisent ces énergies.

Les divinités paisibles sont les premières à se manifester. Ce sont les personnifications de tous les sentiments humains positifs, altruistes, esthétiques et pacifiques, contenus dans le cœur. Elles se manifestent cependant dans une autre dimension, celle d'une paix immuable et absolue qui peut effrayer car elles ne réagissent à aucune tentative de communication. Elles sont seulement le contenu énergétique de la conscience. Si le défunt comprend que ces visions sont ses propres créations, il fusionne avec elles et se libère.  Il se dissous dans la non-dualité et devient un bouddha.

Sinon, il doit faire l'expérience des divinités féroces, les Hérukas. Les mêmes archétypes génèrent alors une expression nouvelle. L'énergie étant ici activée par la crainte, la passion, ou l'intellect, les divinités paraissent irritées et hostiles. Car l'unité n'est pas qu'énergie paisible et harmonieuse. Ces visions expriment le contenu énergétique de la conscience appréhendé sous la pression de la peur. Si le défunt comprend qu'elles ne sont que ses créations, il fusionne avec elles, se libère et devient un bouddha. Dans la conception tibétaine, aucun être humain n'a d'existence individuelle réelle, et aucune de ces divinités non plus. Les expériences du bardo seront différentes selon les convictions de chacun. La traversée de la mort est toujours le reflet de l'existence actuelle et des existences passées.

En fonction de la façon dont elles ont été vécues, en bien ou en mal, avec générosité ou égoïsme, l'agonie, la mort, puis le devenir de l'âme dans la renaissance ou la transcendance adviennent conformément aux orientations karmiques correspondantes.  "C'est l'instant du souffle dernier où le défunt, dans une plénitude de paix et de bonheur, se prépare soit à quitter définitivement le monde, soit à parcourir à nouveau tout le cycle, de la naissance à la mort, riche d'une sagesse nouvelle: la connaissance de la nature illusoire de la vie". C'est pourquoi surviendra un sixième passage, le dramatique Bardo du devenir. Et si la sortie transcende du cycle perpétuel des réincarnation n'est pas enfin réalisée, une nouvelle naissance suivra dans un corps physique éventuellement encore plus grossier ou dans un corps mental plus subtil.

Mandala

Divers liens complémentaires
 

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Le sixième passage, le Bardo de l'orientation.

 

 

Toutes les âmes sont soumises à l'implacable loi du "Samsara", la migration. Le cycle des existences est une suite de renaissances successives dans des milieux existentiels différents. Nul ne peut y échapper tant qu'il ne s'est pas délivré de la haine, du désir et de l'ignorance. L'âme qui n'a pas encore atteint l'état de Bouddha explore alors les différents domaines subtils possibles. Elle s'oriente obligatoirement vers celui qui correspond à sa propre situation karmique actuelle. C'est dans ce domaine, ou royaume, que la nouvelle naissance va se réaliser et qu'un nouveau cycle existentiel sera expérimenté.

  • Le premier domaine exploré par l'esprit est celui d'un monde infernal. Il est la contrepartie des actes accomplis sous la pulsion de sentiments haineux. C'est la haine instinctive fondamentale qui construit l'enfer dans le mental. Les bouddhistes en ont imaginé de brûlants et de glacés, avec d'horribles supplices de broyage ou de découpe en morceaux. Afin que cesse cette situation épouvantable, l'agonisant doit prendre conscience que ce monde provient du retournement contre soi-même d'une lutte dont l'objet extérieur n'est plus.

  • Le second domaine est le royaume des pretas. Ces entités faméliques ne seraient pas des esprits incarnés mais des êtres subtils avides toujours affamés de désirs d'absorption et de possession, des goules insatiables. C'est cette avidité instinctive fondamentale qui crée ce royaume dans le mental. Elles sont régies par YAMA, le Seigneur de la Mort. Le mourant doit comprendre qu'il le suscite lui-même à partir de ses frustrations liées aux faims insatisfaites de sa vie physique.

  • Le domaine suivant, le troisième, est celui du monde animal. C'est un royaume d'ignorance et d'inconscience. Dans leur concept de la réincarnation cyclique, les bouddhistes pensent que les animaux ont aussi une âme. Ils souffrent et sont engagés dans un chemin qui doit un jour les mener à l'illumination. Pour cela, ils peuvent nécessiter l'aide qu'un "éveillé" peut apporter.

  • Le quatrième domaine est le royaume intelligent des hommes. La passion y demeure, sous toutes ses formes, positives et négatives. Beaucoup d'appétits s'y incarnent sans toutefois atteindre généralement les excès des mondes inférieurs.  Leurs contraires s'y manifestent aussi, comme la sensibilité et la générosité envers les autres, la tolérance et le désir d'autonomie et de progrès. On y trouve une très précieuse énergie d'élévation qui, devenue consciente,  peut ouvrir la voie vers la libération.

  • Le domaine des "asuras",  des anti-dieux ou dieux jaloux est le cinquième monde des instincts fondamentaux.  C'est le royaume des princes de pouvoir. Leurs passions s'y manifestent dans des luttes ardentes et des rivalités jalouses. L'intelligence élevée s'y déploie pour conquérir le succès et la gloire. Ces combattants mentaux ressemblent à des titans cherchant à s'emparer des cieux.  Ces tentations recréent l'obscurité de la haine et peuvent renvoyer les glorieux dans les mondes infernaux.

  • Le sixième domaine est le "devo-loka", le royaume d'orgueil, le monde peuplé d'êtres qui se sont élevés au dessus de la condition humaine.  La fierté de leur réussite les maintient dans un état paisible permanent, le" samãdhi", qui leur apporte du plaisir mais les éloigne de la véritable libération. Il y a trois régions dans ce royaume divin. Celle du désir comporte six paradis plus ou moins édéniques. Celle de la forme pure en comprend seize essentiellement faits de lumière. Au delà, il y aurait encore quatre paradis sans forme. C'est en ce domaine que se situeraient les illusions les plus asservissantes et dangereuses de l'ego.

Cependant, à ce moment, certaines âmes parviennent à l'état "Bodhi", état de conscience que le Bouddhisme appelle " Éveil". C'est le stade ultime de la connaissance de la véritable nature du Monde et donc la révélation de la nature propre de l'âme qui est la nature de Bouddha. L'âme qui transcende cette suprême révélation atteint l'état Bodhi et sort du cycle des réincarnations. La Bouddhéité est à la fois un état de connaissance parfaite, de liberté totale et d'amour illimité. Cette capacité d'amour et d'immense compassion va pousser certaines de ces âmes à devenir Boddhisattvas.

Yama (Seigneur de la Mort)

 

Bouddhas et Boddhisattvas.
 

Dans le Theravada, le terme Bodhisattva désigne le Bouddha historique avant qu'il n'atteigne l'Éveil.  Dans le Mahayana,"La Noble Sagesse Suprême", le Grand Véhicule du Bouddhisme, les Boddhisattvas sont des êtres parvenus au bout du chemin de l'illumination. "Bodhi" signifie "esprit illuminé" et "sattva" "être". Ces entités spirituelles d'un très grand mérite sont considérés comme des divinités. Elles ont renoncé temporairement à entrer dans le "nirvana " afin de pouvoir mener tous les êtres du monde sensible jusques aux portes de l'illumination. Elles n'y entreront elles mêmes qu'après l'entrée du dernier.

Rappelons ici que le Mahayana est le Grand Véhicule du Bouddhisme, le fondement de l'idée de l'unicité de l'être total. Dans ce concept, toute division est illusion et l'ultime vérité est la révélation de la non-dualité intrinsèque de l'être. Nous rencontrons ici la particularité de la pensée orientale par rapport à nos habitudes d'Occident. Nous opposons généralement les contraires, le blanc et le noir, le bien et le mal, etc.. Les orientaux les autorisent à cohabiter. C'est pourquoi, dans le symbole du yin yang, l'on trouve toujours du blanc dans le noir et l'inverse.    

Le Bouddhiste peut ainsi concevoir qu'un être spirituel ayant intégré l'essence du non-dualisme puisse se consacrer à libérer des êtres phénoménaux qui, dans sa révélation, sont déjà libres et inséparables puisque, sans le savoir, nous sommes tous déjà des Bouddhas. On peut ainsi concevoir que les boddhisattvas sont des sortes de ponts de diamant qui n'apparaissent et ne vivent que par le passage étincelant de l'illumination, laquelle pourtant confond les deux rives dans l'unicité de l'être véritable. Par conséquent et en ce sens, les boddhisattvas sont et ne sont pas et ils ont et ils n'ont pas de signification en dehors de cela.

Au stade suprême du Bodhi, l'être éveillé réalise qu'il est un Bouddha et il atteint le "Nirvana". Mais nous sommes ici au coeur de la pensée orientale. Nous allons y découvrir une précision détaillée et une hiérarchie subtile, même dans cet situation de bouddhéité. Ces Bouddhas sont des hommes qui ont atteint la samyak sambohdi, c'est à dire la connaissance parfaite.  Ils ont maintenant transcendé la condition humaine et ont acquis des qualités nouvelles.

  • La première qualité est l'état de "Vue Pénétrante",  de "Connaissance parfaite" de soi-même et des autres, de "Sagesse" et de "Conscience" en ce qui concerne les êtres et le choses, la nature et l'univers tant subtil que phénoménal. La réalité apparaît avec ses caractères véritables, éternelle et absolue mais toujours changeante et transitoire.

  • La seconde est l'état de "Liberté" et d'autonomie. La libération des chaînes du Karma, du cycle des renaissances et des souillures existentielles  provoque un état de pureté sublime et entraîne une immense créativité spirituelle.

  • La dernière capacité acquise est la qualité d'émotion universelle. Elle se manifeste par un amour extrême et une compassion illimitée étendus à tous les vivants. Et c'est aussi un état permanent de joie et de bien être  et d'extatique.

Un Bouddha est  un être humain ayant réalisé l’état de samyak sambodhi. Il est donc une incarnation vivante de la Vue Pénétrante, de la Liberté, du Bonheur et de l’Amour. Au début de la tradition bouddhique il n’y avait que le seul Bouddha historique, le Sakyamuni humain historique. Durant sa vie même, il semble que ce Bouddha originel ait spirituellement distingué deux aspects de sa propre nature.  Il considérait d’une part l’individu historique, "L'Éveillé" et d’autre part le principe abstrait de "l’Éveil". Il séparait donc le Bouddha et la Bouddhéité. Ultérieurement, la personnalité historique fut appelée rupakaya, ou « Corps de Forme » (rupa signifie « forme », kaya « corps » ou « personnalité »). Le principe de l’Éveil, indépendant de la personne qui le réalise, fut appelé dharmakaya, « Corps de la Vérité » ou « Corps de la Réalité ». Cependant, le Corps de Forme et le Corps de Dharma sont tous deux des corps du Bouddha.

Après la mort du Bouddha historique, le Mahayana introduisit un troisième corps entre les deux autres. On l'appela "sambhogakya", le corps de Bonheur Mutuel, qu'on peut interpréter comme l'archétype personnel de Bouddha, intermédiaire en dessous du niveau de l’Absolu mais au-dessus et au-delà de l’histoire. Conceptuellement, il y avait donc trois kayas, trois « corps » alignés verticalement, de haut en bas, le Corps de Dharma, puis le Corps de Ravissement Mutuel, et enfin le Corps Créé, le nirmanakaya. Cela devint la  doctrine du trikaya, la doctrine des Trois Corps du Bouddha, qui est très importante dans le Mahayana et le Vajrayana.

 Cliquez ICI pour admirer un superbe mandala des trois corps du Bouddha.

Bouddhas et Bodhisattvas
 
Bouddha Anthaba Tara Tchenrézi Bouddha de médecine Guendune Rimpotché

 

Images des deux Tara

 

Tara blanche Tara verte

 

Le Bouddha de compassion, Tchenrézi

Tchenrézi est le nom tibétain du bodhisattva de la compassion (en sanscrit : Avalokiteshvara). Il est la divinité la plus populaire du Bouddhisme tibétain. Comme tous les bodhisattvas, il a fait le vœu de se consacrer à soulager la souffrance et à aider tous les êtres à atteindre la bouddhéité. Sa compassion est universelle. Elle s’étend à tous les vivants, aux amis comme aux ennemis, aux proches comme aux inconnus. Tchenrezi est l'expression d'un idéal personnifiant l’élan vers l’autre,  amour, compassion, altruisme, bienveillance. Il exprime donc la perfection de la compassion sans limite. C'est pourquoi il est appelé le Bouddha de la Compassion.

Tchenrézi est à la fois une manifestation divine et une réalité intérieure. Dans le Bouddhisme, les deux aspects doivent être finalement confondus car l'amour et la compassion existent de façon primordiale dans le "Corps de Vérité", Dharmakâya, et par conséquent dans chaque être.La compassion et l’amour du prochain sont évidemment les valeurs fondamentales du bouddhisme. Tchenrezi est généralement représenté  avec quatre bras, ou même mille, et parfois avec onze visages. En Chine et au Japon, il peut prendre la forme féminine. Les mille bras illustrent la volonté de venir en aide à la multitude.

Dans le Monde existentiel, Tchenrézi est présent dans toutes les actions et tous les mots qui témoignent de l'amour et de la compassion universelle. Là où est l'amour, là est Tchenrézi. La formulation de son nom transmettrait au récitant les qualités de son esprit. C'est ce qui explique le pouvoir bénéfique la récitation de son mantra, qui est le plus usité. Le mantra "OM MANI PÉMÉ HOUNG" est utilisé couramment pour désigner Tchenrèzi.

La symbolique de TCHENREZI

Les 4 bras ( parfois 1000) sont  Amour, Compassion, Joie, Équanimité sans mesure
Les 2 Jambes dans la posture du Vajra unissent compassion et vacuité.
Le joyau tenu dans les deux mains jointes réalise le bien pour tous les êtres.
La couleur blanche est totalement pure et libre de tout voile.
Le rosaire dans la main droite attire tous les êtres vers la libération.
Le lotus dans la main gauche dispense la compassion pour tous les êtres.
Le disque de lune derrière le dos symbolise la plénitude de l'amour et de la compassion.
La peau de biche représente l'esprit d'éveil et la bonté envers tous ainsi que l'impermanence.
Les différents bijoux symbolisent la richesse des qualités de l'esprit d'éveil.
Les soieries de 5 couleurs sont une image des 5 sagesses.
 

Tchenrézi, le Bouddha de Compassion

 

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Le Bouddha de Médecine, Bhaisajvaguru.

Le Bouddha de Médecine Bhaisajyaguru occupe une place importante au Tibet.  C'est sur lui que s'appuie la médecine traditionnelle. De nombreuses pratiques tantriques (sadhana) lui sont consacrées. Il est généralement représenté en posture de méditation. Il tient de la main gauche un bol médicinal et de la main droite, une tige de myrobolan en fleurs. Son corps est généralement coloré en bleu comme son aura. Ce Bouddha guérit les maux du corps par la médecine tibétaine traditionnelle. Il soigne aussi les maladies de l'âme comme la haine et la colère. Il est le symbole même de la compassion indéfectible à la racine du Bouddhisme. Dans le vajrayâna tibétain, il représente l’énergie thérapeutique de la sagesse primordiale.

Ayant considéré les souffrances et maladies innombrables des êtres, le bodhisattva « maître des remèdes », Bhaishajyaguru, développa un très grand amour et un très grand désir de les secourir tous. Il progressa sur la voie spirituelle, formula douze grands souhaits et atteignit enfin l’état de Bouddha médecin. Voici les douze voeux de Bhaishajyaguru.
1 - Répandre sa lumière dans d’innombrables mondes et rendre les autres égaux à lui.
2 - Illuminer tous les êtres plongés dans les ténèbres.
3 - Combler les besoins de chacun avec équanimité.
4 - Ramener les égarés dans la voie du Mahâyâna.
5 - Amener ceux qui ont foi en lui à suivre sa discipline.
6 - Guérir tout être souffrant d’infériorités physiques ou d’afflictions mentales.
7 - Guérir tout malade du corps ou de l’âme, et pourvoir en amis, famille et foyer tous ceux qui en sont privés et les guider vers l’Éveil.
8 - Faire que les femmes défavorisées et celles qui le souhaiteraient renaissent hommes jusqu’à l’Éveil.
9 - Protéger les êtres de l’illusion, leur montrer la vue juste et la voie des bodhisattvas vers l’Éveil.
10 - Sauver ceux qui sont en détresse, emprisonnés ou condamnés à mort.
11 - Nourrir les affamés, abreuver les assoiffés.
12 - Procurer des vêtements aux êtres nus ou indigents.
 

Bhaisajvaguru, Le Bouddha de Médecine

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Bouddhisme tibétain

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Bouddhas

Le Bouddhisme Tantrique.
 

Le Tantrisme est une pratique religieuse particulière que l'on trouve dans le bouddhisme tibétain comme dans l'hindouisme. Elle comporte des exercices rituels et des pratiques, (mantras, mudras, visualisations mentales, postures corporelles, yoga, etc..), qui produisent des transformations physiologiques, psychiques et spirituelles. Elles sont destinées à favoriser l'accès des pratiquants  à "l'Éveil".  Leur but est réveiller la force cosmique profonde endormie à la base de la colonne vertébrale, le serpent de la kundalini. Cette force cosmique, réveillée par l'initiation, permettrait à l'être de fusionner avec sa source divine.

Le Bouddhisme tibétain à trouvé sa source dans l'expansion du Mahayana (Grand Véhicule), qui prône une large diffusion des enseignements du Bouddha et l'application de l'esprit de compassion. Née aux Indes, la" voie des tantra" est un prolongement régional de ce  Mahayana. Elle est devenue une religion qui s'est propagée au Cachemire, au Bengale et au Tibet. Le terme "tantra" désigne les méthodes méditatives et les multiples pratiques yogi permettant de parvenir plus rapidement à la bouddhéité.  Alors que les écoles du Hinayana (Petit Véhicule) prônent le renoncement aux désirs et aux passions, les tantra préconisent l'utilisation de tout le potentiel de ces passions humaines, pour ceux qui en sont capables. L'énergie  contenue dans les désirs pourrait être mise au service de l'Éveil. Car si l'on reconnaît que les passions et les émotions sont aussi des qualités de la nature de Bouddha, il est possible de les transformer en sagesse par divers "moyens habiles". La voie des tantra est donc celle qui veut transmuter les poisons en remèdes.

Dans le Bouddhisme tibétain, pour atteindre le nirvana, (l'Éveil), il n'est plus tout à fait nécessaire de rejeter le samsara (la vie dans le monde phénoménal). Car samsara et nirvana sont des modes de perception opposés d'une même réalité. Le samsarâ n'est qu'une perception karmique impure engendrée par notre ignorance. Les concepts métaphysiques spiritualistes sont très difficiles à transmettre au plus grand nombre. Devenu religion, le Bouddhisme tibétain a donc fait ce que font toutes les religions du Monde. Il a transformé les concepts complexes en représentations simplifiées plus abordables. Il a utilisé des images, des légendes, des musiques, des objets rituels, des instruments cultuels, des cérémonies et des rites précis qui parlent subtilement à l'intelligence à travers les attitudes, le comportement, la sensibilité et l'émotion.

Les "moyens habiles" utilisés dans le Vajrayana, reposent sur d'innombrables récitations de mantra et des visualisations symboliques des passions ainsi que sur des exercices réalisés sous le contrôle d'un maître. Tout cela permettrait de transformer les émotions en sagesse et d'atteindre ainsi plus facilement l'Éveil. Comprenons que les multiples images ou statues de déités paisibles ou effrayantes, masculines ou féminines, ne représentent pas des divinités réelles. Elles concernent des concepts métaphysiques complexes qu'elles permettent d'appréhender par la voie des sens. Et elles peuplent les temples tibétains d'extraordinaires oeuvres d'art absolument magnifiques. Cette première voie tibétaine est dite la voie des moines. Pratiquée dans les monastères, elle semble réservée à une élite car elle reste à la fois compliquée et exigeante. Des formes plus simples sont pratiquées par les fidèles ordinaires. Même si le rôle des tantra varie beaucoup en importance, tous les lamas et les fidèles tibétains pratiquent au minimum les rites attachés aux mantra les plus connus, comme celui concernant Tchenrezi, le boddhisattva de la Compassion.

Il faut cependant distinguer le bouddhisme tibétain (influencé par le tantrisme) du bouddhisme purement tantrique tel qu'il est pratiqué par les adeptes du yoga, tout particulièrement en Inde. Car il existe un tantrisme hindou qui cherche à faire émerger l'énergie divine de la kundalini humaine à travers le culte de la Grande Déesse Chakti, l'Énergie créatrice. Il peut accorder une certaine importance à l'union des principes masculin et féminin. Au Tibet, le bouddhisme se présente comme un parcours initiatique progressif. Une partie de ses pratiques tantriques reste secrète. Par ailleurs, les véritables significations du symbolisme sexuel utilisé partiellement dans les textes et l'iconographie tantrique bouddhique ou hindoue ne sont généralement pas clairement perçues par les occidentaux. Les très précieuses représentations artistiques des nombreuses déités masculines ou féminines les montrent parfois en union sexuelle, ce qui est en réalité un symbole de l'union avec l'Énergie créatrice (chez les hindous) ou de la réalisation de la Sagesse (chez les bouddhistes tibétains).
 

Le décryptage de cette image tantrique d'un couple enlacé, permet de dépasser assez facilement la symbolique de la simple union des principes masculins et féminins. Il découvre en effet celle de la complémentarité des contraires comme dans le symbole spiralé du Ying et du Yang. On y trouve à l'évidence le noir et le blanc, l'activité et la passivité, simultanément opposés et complémentaires.  Ainsi l'élément masculin, ici représenté passif, a forcément une face cachée, active par nature. Il en est de même de l'élément féminin, ici actif, et pourtant passif par nature. Cependant, si vous cliquez sur l'image, vous constaterez aisément que la symbolique hindoue semble plus miser sur l'épanouissement de l'énergie des passions humaines que sur la réalisation contemplative de la sagesse. 

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La fantasmagorie sensorielle La traversée du miroir noir Poussières d'étoiles De boue, de sang, de peur, de désir Les eaux du fleuve
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Les rayons ardents du Soleil Le phare ruiné d'Alexandrie Des flambeaux dans la nuit Une soif inextinguible La conscience et la liberté
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Je refuse donc je suis Ombres et Lumières Les derviches tourneurs La Rose Croix L'Homme triple
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Le Cosmos est-il vivant ? La vie mystérieuse Le Bardo Thödol tibétain La Bhagavad Gītā Le Shintô japonais
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Le Tao Le mythe de l'Arche de Noé Zoroastre et les Pârsîs De la Gnose aux Cathares Le Cao Dai
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La Quête du Graal Le Vaudou Cosmos et Microcosme Le Jaïnisme Hermès Trismégiste
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La Divine Comédie Amour, Désir, et Théosophie Le Graal chez Richard Wagner La Foi des Cathares Les antiques religions à Mystères 
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Les Dieux Grecs La Religion des Romains L'Homme incréé La réincarnation selon Platon Plotin et le Néoplatonisme
Cahier 41 Cahier 42 Cahier 43 Cahier 44 Cahier 45 
De Giordano Bruno à l'Univers vivant Robert Fludd et la Rose+Croix Krisnamurti et l'inconcevable "Otherness" J.C. Jung - Du Livre rouge à la Fleur d'Or La Gnose et les Gnostiques
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L'Illusion de la Connaissance Orphistes et Pythagoriciens Contes  Persans et Soufi  La Kundalini et les Chakras

Bégards, Béguines et Turlupins

 

 

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