Jacques Henri PREVOST

Le Ciel, la Vie, le Feu


CHAPITRE 3

LES EAUX DU FLEUVE

MANUSCRIT ORIGINAL

Première édition - Octobre 2004

Chapitre 3
Les Eaux du Fleuve

Les époques passées et les glaciations.
L'espèce humaine et les cavernes.
Des fossiles préhominiens à Lascaux.


Chapitre 3 - Les Eaux du Fleuve.

L’espèce humaine et les cavernes.
(Des fossiles à Lascaux).

Points de repères dans ce chapitre

On parle donc de l’Âge de la Glace.
L’Homme demeura.
La découverte des fossiles est un événement récent.
Les hommes archaïques ont évolué de façon divergente.
Les hommes de Cro-Magnon sont nos ancêtres.
Les hommes du Paléolithique enterraient leurs morts.
Il ne tuera pas cet animal car il sait son nom.
Devant nos yeux, les eaux du fleuve.

 


Les Eaux du Fleuve

La Vie, parce qu’elle est montée de conscience,
ne pouvait continuer à avancer indéfiniment dans sa ligne
sans se transformer en profondeur.
Elle devait, comme toute croissance au Monde,
devenir différente pour rester elle-même.

(P.Teilhard de Chardin - Hymne de l’Univers).

De royaume en royaume, l’Homme a progressé
jusqu’à atteindre l’état de créature intelligente douée de raison,
oublieuse des formes antérieures de pensée.

(Jalaluddin Rumi - Soufi).

 

Or donc, lorsque son temps fut venu, l’Homme occupa la Terre.

Quatre ou cinq millions d’années, à l’horloge des temps géologiques, c’est extrêmement récent, mais à notre mesure biologique humaine cela se situe dans un passé très lointain. Nous allons nous pencher un moment sur ce qui s’est probablement produit depuis cet avènement, mais dans cette démarche nous allons progresser avec une certaine prudence. Au fur et à mesure que l’homme s’intellectualise, il utilise, dans sa démarche raisonnable, des représentations mentales qu’il place dans un large environnement de concepts complexes et synthétiques. Elles sont des recréations intérieures artificielles imagées, effectuées à partir de l’expérimentation qui a été faite du Monde. Au fur et à mesure que l’étendue de celle-ci s’accroît, les hypothèses se précisent et se modifient. Puisque le cerveau est une très petite partie du Monde, la connaissance qu’il construit n’est jamais complète ni définitive. Lorsque cette reconstruction est effectuée avec des matériaux incertains, récupérés sans examen attentif, assemblés dans une imagerie simpliste, conformiste, ou banale, elle peut être dommageable. Nous devons toujours nous efforcer de vérifier soigneusement la cohérence des données que nous utilisons. C’est finalement par rapport à cela que chacun de nous règle son comportement, prend ses décisions, et bâtit sa vie.

Il est donc tout à fait utile de répéter ici que les perspectives scientifiques que nous exposons sont des théories actuelles et provisoires. Rappelons-nous que Stephen W. Hawking, l’un des plus grands cosmologistes actuels, définit régulièrement ce que sont les hypothèses scientifiques, au fil des pages de ses ouvrages. " Nous devons bien comprendre ce qu’est une théorie scientifique. Dans une telle théorie, l’opinion banale voit un modèle représentatif de l’univers, ou celui d’une partie limitée de l’univers, associé à un ensemble de règles mettant en relation des quantités issues à la fois de ce modèle imagé et des observations expérimentales. Cela est une opinion bien naïve. La théorie n’existe que dans notre esprit et ne peut avoir d’autre réalité, quelle qu’en soit la signification. Les théories physiques sont toujours provisoires. Elles ne sont que des hypothèses. Personne ne pourra jamais prouver une théorie physique, parce que personne ne pourra jamais être certain que la prochaine observation, quel qu'en soit le nombre déjà effectué, ne mettra pas cette théorie en échec ".

Voyons aussi ce que nous en dit J.Krisnamurti, ce grand visionnaire spiritualiste auquel je fais référence de temps en temps. Psychologiquement, intérieurement, si ardent que soit notre désir, il n’est point de certitude, point de permanence, pas plus dans notre relation avec autrui que dans nos croyances ou les dieux de notre cerveau. Le désir intense de certitude, d’une certaine permanence, et le fait que celle-ci n’existe absolument pas, telle est l’essence du conflit, l’illusion face à la réalité. Il est infiniment plus important de comprendre notre pouvoir de créer l’illusion que de comprendre la réalité. ( Le 2/9/1961 - Gstaad. Suisse ). Observateur attentif, Krisnamurti conte aussi cette anecdote qu’il estime remarquable. Une fillette hindoue joue en s’appuyant sur un bâton. Elle arrive au bord du fleuve, regarde un instant l’eau, et lance son bâton par-dessus la berge. Puis elle s’adosse à un arbre et contemple le courant.

Ce fleuve, dit-il, c’est l’inconnu.
Le passé et tout ce que nous savons doit être abandonné
comme cette fillette lance son bâton par-dessus la berge.
(Le 9/1/1962 - Delhi. Inde)


Venons-en au sujet de ce chapitre qui raconte l’histoire des débuts de l’Homme. Il est maintenant généralement admis qu’il n’est pas trop audacieux d’imaginer que l’évolution de l’espèce humaine prend son origine à l’époque tertiaire. Elle semble ensuite s’être poursuivie à notre époque quaternaire, c’est à dire pendant les huit ou neuf cent mille ans qui nous séparent du début de cette période. Dans les derniers temps de l’ère tertiaire, le climat était chaud et humide, et il l’est resté tout au début du quaternaire. Dans nos régions européennes tempérées, la flore luxuriante revêtait des caractères subtropicaux assez analogues à ce que l’on observe de nos jours dans la Californie, l’Abyssinie, le Brésil ou l’Australie. A coté des ancêtres des espèces provençales à feuilles coriaces, on rencontrait alors en Europe des plantes qui ont émigré depuis sous les tropiques et sont devenues exotiques. La végétation était exubérante. Des prairies herbeuses s’étendaient sur les flancs élevés des montagnes. Les vastes plaines d’Allemagne et de Pologne étaient recouvertes d’immenses lacs d’eau douce et de marécages, et ces régions ressemblaient fort à l’estuaire actuel du Mississippi.

Dans l’hémisphère nord, cependant, un refroidissement général était amorcé. Il se traduisait par une relative et lente évolution de la flore, favorisant l’apparition de nombreuses espèces plus proches de la végétation actuelle, et entraînant la régression des variétés subtropicales. Celle-ci était constatée par la raréfaction progressive des palmiers dans toute l’Europe. Petit à petit les grandes forêts reculaient et faisaient de nouveau place à d’immenses prairies de graminées et de céréales. Les savanes s’étendaient dans le monde entier, les forêts de conifères et les steppes réapparaissaient en Europe, en Asie, et en Amérique.

La Méditerranée n’avait pas du tout l’aspect actuel. Elle était restée longtemps reliée au continent africain en plusieurs points. Puis une rupture se produisit qui donna naissance au détroit de Gibraltar et ouvrit le passage aux eaux de l’Océan. Un large pont de terre subsistait encore. Il réunissait l’Italie, la Corse, la Sardaigne, et la Sicile, à la Tunisie. Une autre grande mer intérieure existait également à l’est des Balkans, jusqu’aux basses vallées de la Volga et du Danube, débordant largement les zones dans lesquelles subsistent actuellement quelques uns de ses vestiges. Ce sont la Mer Noire, la Caspienne, la Mer d’Aral, et la Mer d’Azov.

En Afrique, le Sahara humide et boisé, verdoyait.

Le Japon et la Malaisie étaient reliés à l’Asie. Seule l’Australie, jointe à la Nouvelle Guinée, formait un continent séparé. En France, c’était l’époque des grandes éruptions volcaniques du Cantal et du Mont Dore, gigantesques volcans dont les coulées de lave et de boue atteignaient parfois mille mètres d’épaisseur, puis celles plus modérées de la chaîne des Puys et du Velay. Elles ne prendront fin qu’au cours du quaternaire. Les Iles Britanniques étaient encore reliées au continent. On voit combien la distribution des terres de ce Monde, d’un passé bien proche, restait relativement confuse et différait localement de ce que nous connaissons aujourd’hui.

En raison des liaisons qui faisaient communiquer l’Europe et l’Afrique, la faune ressemblait à celle qui peuple actuellement les régions tropicales. On peut citer l’Eléphant méridional, l’Eléphant antique, le Rhinocéros étrusque, le grand Hippopotame, ainsi que le Mastodonte arverne. On y trouvait également la Panthère, le Lion des cavernes, l’Hyène, le Chacal, l’Ours et le Tapir. De nombreux herbivores peuplaient la savane européenne tels que les Buffles, les Cochons et les Cerfs. En provenance d’Amérique du Nord, et par une liaison américano asiatique existant au niveau du détroit de Behring, divers équidés, proches des chevaux, se répandirent dans toute l’Europe.

Telle était la situation à la fin de l’ère Tertiaire, au Pliocène. C’est à cette époque et dans ce type d’environnement qu’on peut placer l’essentiel de l’évolution des débuts de l’humanité. On estime qu’elle avait alors déjà duré quatre millions d’années. Lorsque commença la nouvelle ère, le Quaternaire, il y a plus de six cent mille ans, au Pléistocène, l’Homme archaïque, qui s’était largement répandu sur la planète, était déjà un homme mais ne nous ressemblait pas encore beaucoup. Le vieux mot " Quaternaire " s’applique à la phase la plus courte et la plus récente de l’histoire de la Terre. Elle est essentiellement caractérisée par l’apparition de l’Homme et par la succession de périodes glaciaires séparées par les intervalles interglaciaires.

On parle donc de l’Âge de la Glace.

Ces événements climatiques importants ne sont pourtant pas exceptionnels, et on a pu montrer qu’ils s’étaient déjà produits antérieurement, des millions d’années plus tôt, au cours du Précambrien, du Permien, ou du Jurassique, pour ne citer que ces périodes géologiques. L’origine du phénomène reste mal connue. Différentes hypothèses explicatives ont été proposées. Elles tentent de relier les valeurs d’insolation du Globe aux caractéristiques, périodiquement variables, de son orbite autour du Soleil. Au plan scientifique, la principale difficulté est analytique. De très nombreuses incertitudes demeurent quant au nombre des oscillations climatiques, et à leur importance, qui semblent différer selon les régions considérées.

On distingue généralement quatre phases principales de glaciation, précédées et suivies de phénomènes de résonance. Elles ont été nommées glaciations de Günz, de Mindel, (ou de l’Elster), de Riss, (ou de la Saale), et de Würm, (ou de la Vistule). Ces quatre noms sont ceux d’affluents du Danube. Ils ont été appliqués aux périodes glaciaires suite aux travaux de Penck et Brückner. Les premières n’ont pas eu d’influences majeures, mais les deux dernières sont plus importantes, surtout celle de Würm. Quoique le phénomène ait été général, affectant les deux hémisphères, il a surtout été étudié en Europe. Les traces relatives à la série complète y ont été observées dans les Alpes bavaroises. Dans les pays nordiques on ne relève pas la première, et dans les Alpes françaises on ne trouve que les deux dernières. L’étude des moraines et des terrasses marines et alluviales permet d’évaluer les maxima atteints par les extensions des glaciers et les variations du niveau de la mer. La gigantesque calotte de glace recouvrait la Scandinavie, la Russie et la Pologne, la Mer du Nord, une partie de l’Allemagne, les Iles Britanniques et la Hollande. Son épaisseur était de deux mille mètres pendant la glaciation de Riss.

Le front sud du glacier traversait la Manche.
 


En Amérique du Nord, la calotte glaciaire descendait plus bas que les Grands Lacs. La situation était analogue sur tous les massifs montagneux du Monde. Dans l’hémisphère nord, 25 millions de Km2 étaient recouverts de glace. Celle-ci immobilisait une énorme quantité d’eau qui était soustraite au cycle d’évaporation et de recyclage mondial. Le volume enlevé aux océans est évalué à 40 millions de Km3, entraînant une baisse d’environ cent mètres du niveau général des mers. Bien évidemment, au début des périodes interglaciaires, la température moyenne s’élevait. Lorsque les énormes glaciers fondaient, beaucoup d’eau revenait à l’état liquide et le niveau des mers remontait. Il ne revenait cependant pas aux lignes des anciens rivages car les glaciers avaient érodé très fortement les massifs montagneux, y creusant des vallées profondes et accumulant d’énormes masses de débris. La fonte rapide des glaces donnait naissance à des fleuves très puissants qui transportaient ces matières au loin, abaissant les montagnes, et remblayant les vallées avec les dépôts d’alluvions connus sous le nom de terrasses.

Ces phénomènes temporaires ont donc eu des conséquences durables. On constate actuellement des situations topographiques qui reflètent à la fois les fluctuations des niveaux marins et les variations dues aux soulèvements isostatiques causés par l’allégement des masses continentales usées par l’érosion. Ces basculements d’équilibrage élèvent également les terrasses. Pour les plus anciennes, il peut atteindre une centaine de mètres.

Un troisième facteur, le loess, revêt une très grande importance dans la transformation du paysage et sa préparation à l’installation des hommes. C’est une accumulation de fines poussières calcaires friables, de couleur jaune clair, transportées par le vent. Son apparition est liée aux alternances d’épisodes glaciaires et interglaciaires. Le loess a recouvert les reliefs eurasiens sur d’immenses surfaces, du Nord de la France jusqu’à la Sibérie et la Chine Son épaisseur est surprenante, et varie de quelques dizaines à quelques centaines de mètres. C’est sur les immenses plaines à loess qu’ont pu d’abord s’établir les toundras, les steppes et les pairies, et beaucoup plus tard les campements de nomades, les élevages et les cultures des agriculteurs.

Les premières glaciations n’ont pas provoqué de changements très importants dans les flores et faunes européennes et américaines Dans les périodes interglaciaires, le climat chaud se rétablissait permettant le retour des populations antérieures. Mais avec arrivée de la glaciation de Würm, la situation fut profondément modifiée.

Un climat froid et sec s’installa durablement.

Une immense steppe glacée apparut. Les flores et les faunes anciennes reculèrent jusqu’aux régions tempérées plus méridionales. De nombreuses espèces antiques ne sont jamais revenues, telles l’Eléphant, le Rhinocéros, et l’Hippopotame. Des animaux nouveaux s’installèrent, venant des régions arctiques, Elan, Boeuf musqué, Bison, Saïga, Renne, Ours. Certaines espèces s’adaptèrent, réussissant à survivre plus ou moins durablement, en se couvrant d’épaisses fourrures, telles le Mammouth et divers rhinocérotidés.

Une partie de la faune changea d’habitat et se réfugia dans les cavernes. On y trouve les traces d’ours, de lions, d’hyènes, à coté de celles des hommes primitifs, nos ancêtres, qui ont du s’organiser pour survivre dans nos régions aux difficultés de ces temps. On ignore généralement que les lions, comme les ours, peuvent parfaitement vivre dans toutes les zones tempérées. Ils n’en ont été éliminés que par la chasse. Enfin les glaciers se retirèrent et la mer revint de nouveau. Le climat général se réchauffa. Il ressembla progressivement à celui que nous avons aujourd’hui. La forêt et la prairie réapparurent. Les faunes arctiques remontèrent au Nord ou disparurent, mais l’homme demeura. Bientôt, il s’accrochera à la terre, fabriquera des outils, cultivera le sol, sélectionnera les semences, et domestiquera le bétail.

L’Homme demeura.
 


Depuis la fin de l’ère tertiaire, au Pliocène, puis au Pléistocène, et jusqu’au retrait des derniers glaciers quaternaires, que nous appelons l’Holocène, les êtres qui ont précédé les hommes, et ceux-ci mêmes, ont occupé bien des régions, et ils y ont laissé des traces utilisables pour raconter leur histoire, qui est aussi la notre. Elles consistent en témoins de l’industrie humaine, outils, armes, dessins et peintures, ou en vestiges de leur existence biologique, tels les squelettes fossilisés. Pour des commodités d’étude et de raisonnement, on distingue généralement plusieurs périodes bien caractérisées dans le récit du déroulement de l’évolution qui a conduit de la forme antique, indéniablement animale, jusqu’à l’éventail du rameau véritablement humain, de la paléontologie jusqu’aux temps préhistoriques, puis à l’histoire des hommes, reconnue, écrite ou représentée.

Après la disparition des Dinosaures, à l’époque tertiaire, il y a 50 millions d’années, au début de l’Eocène, un groupe animal portait déjà les caractéristiques morphologiques générales dont nous avons hérité. La trace la plus ancienne qui nous en soit parvenue est une dent minuscule d'un lémuroïde découverte au Montana dans un terrain du Crétacé Supérieur. Dénommé Purgatorius Ceratops, cet animal aurait probablement été le contemporain des derniers dinosaures. Dans les terrains de l’Eocène, en Europe comme en Amérique, on trouve des formes lémuriennes nombreuses et bien différenciées. Le groupe des lémuroïdes, qui est encore représenté de nos jours par différentes formes telles les Aïe Aïe, avait alors commencé à éclater en différentes branches dont l’une a abouti aux Primates.

En vérité, le tronc commun dont sont issues les branches apparentées, Lémuriens, Aïe Aïe, Tarsiers, Platyrrhiniens, et Catarrhiniens (dont sont issus les grands Anthropoïdes, les Gibbons et les Hommes), n’a pas été découvert et reste hypothétique. Le paléontologiste Elwyn Simons, d’après de très nombreuses exhumations de fossiles de singes faites au Fayoum, fait remonter les origines du groupe extrêmement loin dans le passé. Il montre que les ancêtres des singes vrais, il y a 30 millions d’années, n’avaient déjà que deux prémolaires comme les singes actuels.

Leur schéma d’organisation différait donc du modèle humain.

A partir de ce constat, il imagine un ancêtre possible des anthropoïdes, hypothétique Parapithécus, qui devait posséder trois molaires et trois prémolaires à chaque demi mâchoire. Ce précurseur inconnu aurait fourni le modèle sur lequel sont bâties l’organisation de notre corps actuel et son économie générale.

Au Miocène et au Pliocène, un groupe d’Anthropomorphes était assez répandu et comprenait deux branches, les Dryopithèques et les Pliopithèques. Avec une mâchoire en U et des canines importantes, l’anatomie des Dryopithèques était déjà bien caractérisée. Elle semblait montrer l’engagement d’une évolution vers des formes proches des pongidés anthropomorphes actuels, (les grands singes). Les Pliopithèques semblaient engagés dans une autre voie. Ils avaient une mâchoire en V et des canines très pointues, et correspondraient à une espèce proche des Gibbons, cependant quadrupède et vivant sur le sol. Ces candidats primitifs ne convenaient pas. Il fallait donc chercher ailleurs un autre ancêtre possible à l’hominisation. Il devait avoir une arcade dentaire arrondie en parabole, comme l’homme actuel, avec des prémolaires présentant des caractéristiques précises.

C’est d’abord en Afrique, de l’Est et du Sud, dans des terrains datés de un à quatre millions d’années, que l’on a découvert des fossiles possédant des caractères relativement adéquats, (Taung). Certains spécimens présentaient cependant un fort torus supra orbiculaire, (Forte arcade sourcilière continue), une grande crête sagittale, (Importante saillie osseuse allant du front à la nuque), et un gros bourrelet sur l’occiput. Il s’agissait d’un groupe très particulier, resté proche des singes par la morphologie crânienne, mais engagés dans la voie de l’hominisation par la structure du bassin qui permettait déjà la bipédie. En raison de la localisation de ces trouvailles, cet être a été baptisé Australopithèque.
 

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Le Ciel, la Vie, le Feu

Voici la fin du chapitre


Puis les hommes modernes ont effacé ces derniers oublis du temps. La rivière de la vie et celle du temps se sont réunies jusqu’à constituer ce grand fleuve qui emporte le Monde. Lorsque notre conscience nous permet parfois d’aborder sur ses rives, nous regardons, hypnotisés, ses eaux couler, et nous ne savons plus très bien si le fleuve descend vers nous, ou si nous en remontons le cours. Dans la réalité, cependant, toutes les eaux vont à la mer.

Devant nos yeux, les eaux du fleuve,
de l’avenir, par le moment présent, vont au passé,
inévitablement.

Krisnamurti ressentait fortement tout cela. Retrouvons ces perceptions super conscientes d’avant l’aurore, telles qu’il les exprima dans des notes rédigées de façon fortuite dans les dernières années de sa vie. " Sensation de clarté insolite, exigeant toute l’attention. Le corps sans mouvement aucun, d’une immobilité complète, sans effort et sans tension. Un phénomène curieux se déroulait à l’intérieur de la tête. Un fleuve superbe et large coulait, ses eaux abondantes puissamment comprimées entre de hautes masses de granit poli. Sur chaque rive de ce vaste fleuve, la roche était étincelante, aride à toute plante, au moindre brin d’herbe. Il n’y avait rien d’autre que le roc brillant, se dressant jusqu’à des hauteurs défiant le regard. Le fleuve avançait silencieux, sans un murmure, indifférent. Cela se produisait réellement, ce n’était pas un rêve ni une vision ou un symbole à interpréter. Cela avait lieu, là, sans aucun doute. Ce n’était pas le fruit de l’imagination. Aucune pensée n’aurait pu inventer cela, c’était trop immense et réel pour qu’elle puisse le concevoir. L’immobilité du corps et le mouvement de ce grand fleuve coulant entre les parois granitiques du cerveau, tout cela a duré une heure et demie, exactement. Par la fenêtre ouverte, les yeux pouvaient voir l’aurore naissante. On ne pouvait se tromper sur la réalité de ce qui avait lieu ". (J.Krisnamurti - le 8/8/61 - Gstaad, Suisse).

Voilà un petit peu de tout ce que l’on peut dire des origines. Nous allons nous arrêter ici sur la conclusion d’une autre méditation de Krisnamurti, laquelle peut aussi inviter la nôtre.

Le passé et l’inconnu
ne peuvent se rencontrer.
Aucun acte, quel qu’il soit,
ne peut les rassembler.
Aucun pont ne les relie,
Aucun chemin n’y conduit.
Ils ne se sont jamais rejoints
et ne se joindront jamais.
Le passé doit cesser
pour que puisse être
cet inconnaissable,
cette immensité.

( J.Krisnamurti - le 23//1/62 - Delhi. Inde )
 


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Avant-propos - Introduction
Chapitre 1 - Poussières d'Ėtoiles
Chapitre 2 - De Boue, de Sang, de Peur, de Désir
Chapitre 3 - Les Eaux du Fleuve
Chapitre 4 - Les Rayons Ardents du Soleil
Chapitre 5 - Comme des Flambeaux dans la Nuit
Chapitre 6 - Le Phare ruiné d'Alexandrie
Chapitre 7 - Ombres et Lumières
Chapitre 8 - La Conscience et la Liberté
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