Un court
extrait de la première nouvelle : La
bergerie du père Blanchet
Clément contempla
pensivement le départ de l’hélico qui
l’avait déposé sur la maigre prairie au
bas de la falaise ou se trouvait ce qu’il
était, semblait-il, convenu d’appeler la
bergerie du père Blanchet. En fait, ça ne
ressemblait aucunement à une bergerie mais
c’était juste une masure à demi
troglodyte construite en appui sur la
falaise sous le surplomb d’une avancée
rocheuse qui la protégeait des
intempéries. Aucun accès commode ne
semblait mener à ces lieux, abandonnés
depuis fort longtemps, et Clément en vint
à l’instant à douter de ce qu’il venait y
faire et de ce qu’il allait devoir y
affronter. Car il était convenu qu’il
passerait cinq jours sur place avant le
retour de l’hélico, et cela pourrait bien
lui paraître bien plus long qu’il ne
l’avait imaginé en préparant cette
aventure.
Les choses étant ce
qu’elles étaient, Clément disposa son sac
à dos sur ses épaules et entreprit de
gravir la pente qui menait à l’habitation.
Il y avait là bien peu d‘herbe mais
beaucoup de graviers et de cailloux tombés
de la falaise, et quelques maigres plantes
de montagne dont les fleurs colorées
retinrent un instant son attention. En
approchant, il constata que la
construction était faites de grosses
pierres grossièrement façonnées mais
soigneusement maçonnées avec un ciment
solide qui avait bien résisté au passage
du temps. Protégée par le rocher en
surplomb, la toiture de lauzes semblait
intacte. L’édifice était robuste et tenait
bon. Il n’y avait que deux très petits
orifices qui tenaient lieu de fenêtres et
une porte basse en assez mauvais état.
Elle s’ouvrit pourtant facilement et
Clément pénétra donc sans difficulté
particulière dans l’antique bergerie du
père Blanchet.
|